Dans son discours lors de la 77e Assemblée générale des Nations unies, le président nigérian Muhammadu Buhari a critiqué mercredi les autres dirigeants qui prolongent la durée de leurs mandats pour s’accrocher au pouvoir, affirmant que cela avait un effet « nuisible ».
Mercredi 21 septembre, le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a prononcé un discours lors de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations Unies au siège de l’ONU à New York, aux États-Unis. « Nous croyons au caractère sacré de la limitation constitutionnelle des mandats et nous l’avons respectée avec constance au Nigeria. Nous avons vu l’impact nuisible sur les valeurs lorsque des dirigeants, ailleurs, cherchent à changer les règles pour rester au pouvoir », a déclaré Muhammadu Buhari.
Le Général à la retraite a continué dans son développement en donnant son exemple de respect de la constitution. « En tant que président, je me suis fixé comme objectif que l’un des héritages durables que j’aimerais laisser est d’ancrer un processus d’élections libres, équitables, transparentes et crédibles grâce auquel les Nigérians élisent les dirigeants de leur choix. », a affirmé le chef d’État de 79 ans.
Des soupçons d’un troisième mandat présidentiel au Sénégal
Ce discours du président Buhari intervient alors qu’un vent de coups d’Etat frappe l’Afrique de l’ouest où des soupçons de troisième mandat sont également notés. En 2020, le président ivoirien Alassane Ouattara a été réélu très largement pour cinq ans, pour briguer un troisième mandat. En 2021 Alpha Condé a été définitivement proclamé président de la Guinée pour un troisième mandat consécutif à l’âge de 82 ans, après des mois d’une contestation qui aura coûté la vie à des dizaines de civils. Il sera renversé le 5 septembre 2021 par un coup d’Etat.
Jusqu’à présent Macky Sall continue de laisser planer le doute sur un éventuel troisième mandat en 2024. Élu en 2012 pour un mandat de sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, le président sénégalais n’a pour l’heure jamais apporté une réponse claire à ses différentes accusations sur une intention de rester à la présidence à la fin de mandat présidentiel.
Le Sénégal est voisin de deux pays dont les chefs d’État ont pris le pouvoir par les armes au Mali, et en Guinée Conakry, créant ainsi une instabilité politique. Souvent cité comme une démocratie exemplaire à l’échelle africaine, ce qu’il est en partie, le Sénégal souffre d’un mal persistant : une interminable série de va-et-vient institutionnels dont la question du mandat présidentiel n’est que la face émergée.