Le procès d’Olivier Boko et d’Oswald Homeky, anciens proches collaborateurs du président Patrice Talon, a pris un tournant inattendu ce mardi. Les avocats de la défense ont quitté la salle d’audience, dénonçant la composition qu’ils jugent « illégale » de la Cour. La procédure a été suspendue et reportée au mercredi 22 janvier 2025 pour la reprise des débats, rapporte Africaho.
L’audience de ce jour, tenue à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), restera mémorable. Les avocats des deux principaux accusés, Olivier Boko et Oswald Homeky, ont successivement annoncé leur déconstitution, laissant leurs clients sans représentation légale. Cette décision radicale repose sur leur contestation de la composition de la Cour, qu’ils estiment « illégitime et non conforme à la loi ».
D’après l’article 254 du code de procédure pénale, une Cour criminelle doit être composée d’un président et de quatre assesseurs. Or, seuls trois membres siègent dans ce procès. Malgré les explications du ministère public, qui a invoqué un manque de magistrats et des « pratiques éprouvées », les avocats ont maintenu leur position.
Me Ayodélé Ahounou, avocat d’Olivier Boko, a exprimé sa profonde déception face à la décision de poursuivre l’audience sans ajustement de la composition. D’autres avocats, dont le renommé Issouf Badio, ont également quitté le dossier. Ceux qui représentaient Oswald Homeky et les autres prévenus ont suivi, dénonçant à la fois « l’insuffisance des preuves » et les « conditions inacceptables » du procès.
Devant ce départ collectif, la Cour a appelé les prévenus à la barre. Olivier Boko a soutenu la décision de ses avocats, affirmant qu’il ne se sentait « plus en sérénité » pour assurer sa défense. Oswald Homeky, visiblement ému, a dénoncé la situation, déclarant : « Nous souffrons, nous qui ne connaissons pas le droit. »
Le procureur spécial de la CRIET, Mario Mètonou, a proposé la désignation d’office de nouveaux avocats pour assurer la défense des accusés. Toutefois, Olivier Boko a rejeté cette option, estimant que de nouveaux conseils ne pourraient se préparer convenablement en seulement 24 heures.
Suspension et renvoie de l’audience
L’audience a été suspendue et renvoyée au mercredi 22 janvier 2025, dans l’espoir de poursuivre les débats dans un climat plus serein. Pour rappel, Olivier Boko et Oswald Homeky sont poursuivis pour complot contre l’autorité de l’État, corruption d’agent public et usage de faux certificat.