Il arrive, souvent et même très souvent, qu’on assiste à la coupure d’Internet dans certains pays africains, notamment, en période électorale. L’argument servi dans ces genres de situations par les gouvernants, c’est la sauvegarde de l’intégrité territoriale. En face, les partis d’opposition et les organisations de défense des droits de l’homme y voient plutôt une restriction des libertés fondamentales. Au-delà de toutes ces considérations, de quelle façon le blocage d’Internet s’opère-t-il ? Bénin Web Tv a fait sa petite enquête et livre quelques éléments.
Pour acheminer les connexions Internet, il existe plus de 420 câbles sous-marins dans le monde, totalisant 1,3 million de kilomètres, soit plus de trois fois la distance de la Terre à la Lune. Or, leur concentration géographique, notamment, au niveau de leur point d’atterrissement (Marseille, Bretagne, Cornouailles), les rend particulièrement vulnérables.
On a souvent tendance à croire que nos smartphones, ordinateurs et autres machines sont liés les uns aux autres via l’espace. Or, il n’en est rien : les satellites représentent à peine 1 % des échanges de données. La raison, ils coûtent beaucoup plus chers que les câbles et sont infiniment moins rapides. L’essentiel – près de 99 % du trafic total sur Internet – est assuré par les lignes sous-marines, véritable « colonne vertébrale » des télécommunications mondiales.
Comment fonctionne le blocage ?
Cette situation est récurrente dans certains pays d’Afrique, où les gouvernements ont tendance à couper ou limiter l’accès à Internet ; et, qui dit pas d’accès à Internet, dit pas d’accès aux réseaux sociaux. Or, si l’on prend en compte ce que représente les médias sociaux dans ce monde globalisé, il faut imaginer le gap que pourrait causer, ne serait-ce qu’une seule petite minute passée hors de la toile.
Un gouvernement peut restreindre Internet, en ordonnant aux fournisseurs de limiter l’accès à leurs abonnés. Dans un premier temps, il peut s’agir juste du blocage aux médias sociaux. Ensuite, mesure extrême, les gouvernements peuvent décider de la coupure pure et simple d’Internet.
Combien de pays sont déjà passés par-là ?
L’organisation de surveillance d’Internet, Netblocks, d’après une étude interne, publiée sur son site officiel, a signalé que des cas de fermeture d’Internet en Afrique sont en nette augmentation. Ci-dessous, une liste non-exhaustive de pays africains, étant déjà passés par-là :
En 2019, il y a eu 25 cas documentés de fermetures partielles ou totales d’Internet, contre 20 en 2018 et 12 en 2017, selon Access Now, un groupe de surveillance indépendant, rapporté par BBC Afrique.
Le groupe affirme, en effet, qu’en 2019, 7 des 14 pays, qui ont bloqué l’accès, ne l’avaient pas fait au cours des deux années précédentes (il s’agit du Bénin, du Gabon, de l’Érythrée, du Liberia, du Malawi, de la Mauritanie et du Zimbabwe).
La Tanzanie a restreint l’accès à Internet et aux réseaux sociaux lors des élections d’octobre 2020.
En juin de la même année, l’Ethiopie a imposé une fermeture d’Internet, ayant duré près d’un mois, après les troubles qui ont suivi le meurtre d’un chanteur et activiste oromo de premier plan, Hachalu Hundessa.
Le Zimbabwe, le Togo, le Burundi, le Tchad, le Mali et la Guinée ont également restreint, en 2020, l’accès à Internet ou aux réseaux sociaux, à un certain moment.
En Ouganda, en 2021, le gouvernement a ordonné aux fournisseurs de services de bloquer les réseaux sociaux, puis leur a dit de bloquer toute la connectivité Internet à la veille du jour des élections, le 14 janvier.
Si vous faites partie de ceux qui ont déjà vécu cette situation et que votre pays ne figure pas dans liste, alors faites-le savoir dans les commentaires.