Le président algérien Abdelmadjid Tebboune critique ouvertement Emmanuel Macron, affirmant que leur collaboration entraîne une perte de temps.
Malgré ces tensions, Alger ne souhaite pas rompre avec Paris. Dans une longue interview accordée à L’Opinion le dimanche 2 février, Tebboune est revenu sur les différends qui assombrissent les relations entre l’Algérie et la France, dénonçant un « climat délétère » entre les deux nations. « Le climat est délétère. Nous perdons du temps avec le président Macron », déclare-t-il, tout en insistant sur la nécessité d’éviter une rupture irréversible.
Selon lui, les relations stagnent, à l’exception des échanges commerciaux, tandis que le dialogue politique est quasiment à l’arrêt. Il déplore également des « déclarations hostiles quotidiennes » de la part de responsables français.
L’affaire Doualemn, impliquant un influenceur algérien sous le coup d’une expulsion de la France après des menaces en ligne, constitue l’un des principaux points de friction entre les deux pays. Tebboune rappelle que les « procédures légales doivent être respectées » et critique le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau. « Il a qualifié l’Algérie de ‘pays cherchant à humilier la France’ et a tenté d’imposer son expulsion à des fins politiques. La justice française a toutefois rejeté cette décision, estimant qu’elle ne reposait pas sur une urgence absolue », souligne-t-il.
Par ailleurs, le président algérien évoque les débuts de Gérald Darmanin à l’Intérieur, soulignant que celui-ci avait d’abord cherché à mettre la pression sur l’Algérie avant de parvenir finalement à un accord après un déplacement à Alger.
Face à la détérioration des relations, Abdelmadjid Tebboune s’est dit « totalement d’accord » avec la nécessité de renouer le dialogue, comme l’a récemment suggéré le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot.