L’ancien directeur de l’Agence béninoise de la sécurité sanitaire des aliments (ABSSA) a été interrogé dans le cadre de l’enquête sur le retrait de l’ananas béninois en France. Ceci s’est déroulé lors de l’audience correctionnelle du 22 juillet 2024 à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
La cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a poursuivi ce lundi 22 Juillet le procès de l’affaire de retrait d’ananas en France. Au cours de cette audience correctionnelle, l’ancien directeur général de l’Agence béninoise de la sécurité sanitaire des aliments (ABSSA) et ses deux (02) coprévenus ont été écoutés sur les accusations portées à leur encontre. Ils font l’objet de poursuites suite au retrait de l’ananas béninois des supermarchés en France pour une présumée « contamination chimique ».
Convoqué à la barre, le principal prévenu a contesté les accusations portées contre lui. Selon l’ancien directeur général, le problème signalé par le vendeur d’ananas béninois en France n’a pas de fondement. Il a souligné que la présence d’éthéphon dans les ananas incriminés l’avait réellement pris par surprise.
Selon ses propos rapportés par Banouto, ce produit ajouté aux ananas destinés à l’exportation pour les rendre davantage jaune ne devrait plus être testé positif huit (8) jours après avoir été aspergé sur la récolte. Épiphane Hossou a fait savoir que l’éthéphon aspergé sur les fruits s’évapore après huit (8) jours.
Au regard des mesures de précaution mises en place au Bénin pour les exportations d’ananas, le prévenu a jugé qu’il est quasiment impossible de repérer le produit sur la peau, et encore moins dans la chair de l’ananas.
D’après le processus d’exportation décrit par l’ex-DG, les ananas sont tout d’abord récoltés dans les champs. Dès qu’ils commencent à jaunir, les exportateurs peuvent procéder à la récolte. Il a souligné que la récolte subit un lavage systématique dans trois bassins distincts. Ensuite, la direction départementale de la production végétale effectue un contrôle et délivre un certificat.
Passée cette étape, le prévenu explique que l’Agence béninoise de la sécurité sanitaire des aliments effectue une analyse pour vérifier la présence ou non de l’éthéphon. L’ancien directeur a souligné que le produit n’est pas toxique, mais chaque pays de destination a sa propre réglementation concernant la dose d’éthéphon à utiliser.
Après avoir pris ces mesures de sécurité, la cargaison d’ananas est acheminée vers l’aéroport. Une fois sur place, conformément aux directives d’Épiphane Hossou, l’ananas est soumis à deux autres contrôles avant l’embarquement : le contrôle phytosanitaire et le contrôle physique. L’ancien directeur général de l’ABSSA a souligné que, outre toutes les précautions prises au Bénin, les organismes de contrôle sanitaire des aliments dans chaque pays de destination de l’ananas doivent également procéder à des analyses.
Aucune alerte de la part d’Agence européenne de sécurité alimentaire
Dans cette situation spécifique concernant la cargaison d’ananas, la direction générale de l’alimentation de la France est autorisée à effectuer un contrôle à l’arrivée de la marchandise. De plus, une cellule de l’Union européenne procède également à des vérifications afin de garantir que tout ce qui pénètre dans son territoire respecte sa réglementation. En outre, le client français destinataire des ananas est tenu d’effectuer ses propres contrôles.
C’est ce test du client, qui selon l’ex-DG, aurait révélé la présence du produit dans l’ananas béninois. L’ancien patron exprime sa surprise face à ce résultat du distributeur français, soulignant que son Agence n’a reçu aucune alerte de l’Union européenne ni de la direction générale de l’alimentation de la France. De plus, il a expliqué que le distributeur n’a pas suivi la procédure normale, se contentant de publier le résultat sur les réseaux pour exiger le retrait des ananas des rayons des supermarchés.
L’ancien directeur général a vivement déploré le fait que le distributeur ait refusé de permettre une contre-expertise. Il a laissé entendre que, après avoir récupéré les ananas, le distributeur les a simplement détruits. Selon lui, cette démarche ne devrait en aucun cas être tolérée.