L’une des avancées notables sous la gouvernance du président Patrice Talon est l’égalité de tous les béninois devant la loi. Il ne suffit plus aujourd’hui de se cacher derrière son appartenance politique pour échapper à la justice. C’est du moins la conviction du professeur Prudent Victor Topanou.
Interrogé en marge du sommet citoyen sur la bonne gouvernance, l’alternance et la démocratie tenu à Cotonou les 9 et 10 juillet 2021 par » Tabloïd Togo », l’ancien ministre de la justice de Boni Yayi a fait savoir que la progression du principe de l’égalité de tous devant la loi et le renforcement du système partisan sont les deux avancées démocratiques majeures du régime Talon.
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Pour le directeur du Centre de recherche sur l’Etat en Afrique (CREA), » c’est enfin une réalité au Bénin; que vous soyez homme politique ou pas, si vous détournez ou si vous violez la loi, vous rendrez compte ».
» Aujourd’hui, plus personne ne peut user de sa casquette politique pour se soustraire à la Justice. Pour moi, c’est une énorme avancée, un véritable renforcement de l’Etat de droit« ; a martelé le rapporteur du dialogue politique de 2019.
Le système partisan a fait trop de mal au Bénin …
Pour l’universitaire, l’autre avancée obtenue sous ce régime, est la réforme du système partisan. Tel que le système politique béninois fonctionnait avant l’avènement du régime de la rupture, expose-t-il, ne permettait pas au pays de connaître une émergence.
A le croire, ce système partisan donnait la latitude aux députés de faire du chantage aux président de la République élus sans parti politique. Ce qui ne lui permettait pas de dérouler aisément son programme d’action. « Ce système qui était à l’origine de la mal gouvernance ne pouvait continuer, car il a fait trop de mal au Bénin« ; a-t-il fait savoir.
Pour soutenir son argumentaire, l’universitaire évoque le dossier du siège de l’Assemblée nationale à la descente du pont de Porto-Novo, supposé être l’endroit où bat le cÅ“ur de la démocratie béninoise, qui est resté inachevé depuis au moins 2008 pour des raisons évidentes de corruption. Selon Victor Topanou, « c’est un scandale que l’on ne peut retrouver même dans des pays à peine démocratiques ».
L’universitaire estime que c’est bien à cause de cette forme de gouvernance que malgré les dénonciations intempestives des acteurs politiques de l’Opposition, les citoyens ne semblent pas se mobiliser pour eux mais soutiennent plutôt la politique de reddition de comptes du régime de la rupture.
« Je pense fondamentalement que notre démocratie devrait passer par là pour grandir. Il fallait cette rupture. Ce que les Béninois demandent aujourd’hui au Président de la République, c’est d’aller encore plus loin, parce que, disent-ils, il y a toujours des gens dans son entourage qui ont été impliqués dans des dossiers et qui doivent rendre compte« , a fait savoir l’universitaire.