L’Arabie saoudite a annoncé vendredi sa décision d’ouvrir son espace aérien à tous les transporteurs aériens. Un geste de bonne volonté apparent envers Israël salué par le président américain Joe Biden qui l’a qualifiée d' »historique ».
À quelques heures de l’arrivée du président américain Joe Biden en Arabie saoudie, l’Autorité générale de l’aviation civile d’Arabie saoudite a annoncé, ce vendredi, l’ouverture de son espace aérien à tous les transporteurs aériens qui satisfont aux exigences de l’Autorité pour traverser le ciel saoudien. Une décision qui n’a cependant pas exclu les appareils civils israéliens. L’Autorité saoudienne a déclaré, dans un communiqué publié sur son compte Twitter, qu’elle avait décidé « d’ouvrir l’espace aérien du royaume à tous les transporteurs aériens qui répondent aux exigences de l’Autorité pour traverser l’espace aérien du pays ».
Elle a ajouté que cette décision venait « compléter les efforts visant à consolider la position du Royaume en tant que plateforme mondiale reliant les trois continents, et à améliorer la correspondance aérienne internationale ». L’annonce lève dans les faits les restrictions sur les vols en provenance et à destination d’Israël, dans la mesure où elle n’a pas exclu les transporteurs aériens israéliens. L’Arabie saoudite n’établit aucune relation avec Israël et affirme généralement son refus de normaliser les relations avec Tel-Aviv, avant de résoudre la question palestinienne.
Le président démocrate a « (salué) la décision historique des dirigeants d’Arabie saoudite d’ouvrir leur espace aérien à tous les transporteurs civils sans discrimination », y compris aux « vols vers et depuis Israël », a indiqué dans un communiqué son conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan. Ce dernier y voit « le résultat de la persévérance » des efforts diplomatiques de Joe Biden. Dans son communiqué, l’autorité de l’aviation civile a précisé que la décision d’ouvrir son espace aérien avait été prise pour « consolider la position du royaume en tant que hub mondial ».
Des liens officiels avec l’Etat hébreu peu probables
Pourtant, les analystes prédisent que Ryad n’acceptera probablement pas d’établir des liens officiels avec l’Etat hébreu pendant la visite de Joe Biden, ni tant que le roi Salmane, âgé de 86 ans, régnera encore. Peu après l’annonce des accords d’Abraham en 2020, l’Arabie saoudite avait autorisé le survol de son territoire par un avion israélien en route vers Abou Dhabi, et avait annoncé que les vols depuis Emirats à destination de « tous les pays » pouvaient survoler le royaume.
Israël a fait pression pour obtenir des droits de survol afin de raccourcir les liaisons vers l’Asie. Les autorités israéliennes souhaitent également que les pèlerins musulmans d’Israël puissent se rendre directement en Arabie saoudite. Actuellement, ils sont obligés de faire des escales coûteuses dans des pays tiers.
Début mai, l’Arabie saoudite avait pour sa part annoncé son intention de devenir un hub mondial dans le transport aérien et de tripler son trafic annuel, pour atteindre 330 millions de passagers d’ici la fin de la décennie. Ryad prévoit aussi d’injecter 100 milliards de dollars dans le secteur d’ici 2030, de lancer une nouvelle compagnie nationale aérienne et de construire un nouveau « méga aéroport » dans la capitale.