Au Bénin, en seulement 16 jours d’exercice budgétaire, le pays a déjà accumulé une dette publique d’environ 660 milliards de francs CFA avec ses présences remarquables sur trois marchés financiers publics. L’Eurobonds, Deutsche Bank et Umoa-Titres. Cette annonce a suscité des inquiétudes parmi les économistes et les citoyens sur la gestion financière et les perspectives économiques du pays.
Une dette qui progresse rapidement. 625,97 milliards FCFA ramenés d’Europe et 30 milliards de FCFA empochés à Dakar au Sénégal dans la même journée du jeudi 16 janvier 2025. Selon le branding présenté par le gouvernement, « le Bénin mobilise 1 milliard de dollars US lors de deux transactions simultanées sur les marchés internationaux et s’impose comme le premier émetteur souverain d’Afrique de l’année 2025 ».
En effet, explique le gouvernement, le 16 janvier 2025, la République du Bénin a fixé avec succès les modalités de sa nouvelle émission obligataire internationale, mobilisant 500 millions de dollars, soit environ 312,985 milliards de FCFA, avec une échéance finale de 16 ans. Sur un autre marché dans la même zone économique, les services de la dette du Bénin sont allés conclure un crédit international avec Deutsche Bank de 500 millions d’euros, soit environ 312,985 milliards de FCFA, pour une maturité finale de 15 ans et un taux d’intérêt avantageux équivalent à 6,0 % (incluant les frais de garantie) à la date de ce communiqué. Toutes ces opérations se sont déroulées entre le mercredi 8 et le vendredi 10 janvier 2025. Des journées au cours desquelles la délégation officielle conduite par le ministre de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni, a eu l’occasion de renouer avec plus d’une soixantaine d’investisseurs internationaux.
À plus de 7 7.000 km de vol d’oiseau de Deutsche Bank, une autre équipe de la dette publique était à Dakar, au Sénégal, le jeudi 16 janvier 2025, avec des intentions claires. 30 milliards de FCFA à mobiliser pour le Trésor public. L’opération s’est soldée par une offre généreuse des investisseurs de ce marché domestique. 78,358 milliards de FCFA ont été soumis au directeur général du Trésor public, Oumara Karimou Assouma. Celui-ci n’a retenu que le strict minimum demandé, 30 milliards FCFA.
En somme, entre le mercredi 8 et le jeudi 16 janvier 2025, le Bénin s’est endetté de 655,97 milliards de FCFA. Un record de la dette publique jamais égalé renseigne les annales sur le pays depuis 1960. La dette publique du Bénin a connu ainsi une hausse significative, atteignant des niveaux alarmants en très peu de temps. Selon le ministère des Finances, cette augmentation est principalement attribuée à des dépenses non programmées liées à des projets d’infrastructures urgents et à la nécessité de soutenir l’économie face aux défis mondiaux récents.
Les conséquences sur l’économie
L’accélération de la dette peut remettre en question la stabilité économique du Bénin. Les analystes mettent en garde contre des risques potentiels, notamment l’augmentation des taux d’intérêt, des contraintes sur les investissements futurs et un impact négatif sur le développement à long terme du pays. La capacité du gouvernement à gérer cette situation sera mise à l’épreuve, surtout avec des programmes sociaux et des services publics à financer. Face à cette situation préoccupante, plusieurs acteurs, y compris des organisations de la société civile, appellent à plus de transparence et de responsabilité dans la gestion des finances publiques.
Des réformes structurelles pourraient être nécessaires pour améliorer l’efficacité des dépenses publiques et garantir une croissance économique durable. De plus, le gouvernement pourrait envisager de diversifier ses sources de financement et de renforcer la coopération avec les partenaires internationaux pour réduire la dépendance à l’endettement. Le Bénin entre dans l’année 2025 avec un défi majeur : une dette publique qui grimpe rapidement. La manière dont le gouvernement gérera cette situation sera cruciale pour l’avenir économique du pays. Une surveillance attentive des finances publiques et une stratégie claire sont indispensables pour veiller à ce que la dette ne devienne pas un obstacle à la prospérité du Bénin.