Dans le cadre de la 43e session ordinaire du conseil des ministres de l’Autorité du Bassin du Niger, la réunion du comité technique des experts de l’ABN a été lancée ce lundi 18 novembre 2024 en présence des délégués des neuf pays membres (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Tchad, Mali, Cameroun, Nigeria, Niger et Guinée). Prévue pour durer trois jours à Cotonou, l’objectif de cette session est de promouvoir la coopération régionale en vue d’un développement intégré et durable de l’héritage historique et partagé du Bassin du Niger.
L’ouverture officielle de la réunion du comité technique des experts, réunion préparatoire de la 43e session ordinaire du conseil des ministres de l’Autorité du Bassin du Niger, a été faite par Emmanuel Lawin, Directeur de Cabinet du ministère de l’énergie, de l’eau et des mines, représentant le ministre Samou Seïdou Adambi, empêché.
En effet, l’espace du Bassin du Niger est riche de par sa diversité et de par sa population qui, aujourd’hui, avoisine les 160 millions d’habitants. Cette richesse est confrontée à de nombreux défis à relever selon Emmanuel Lawin, qui reconnait que l’autorité du Bassin du Niger est un moyen de réponse aux différents défis de développement, qui s’imposent aux états membres
Des défis, explique t-il, sont aujourd’hui amplifiés par les effets du changement climatique notamment l’augmentation des températures d’une plus grande variabilité de la pluviométrie qui implique une réduction des écoulements.
Pour lui, l’ABN doit donc continuer à être plus forte et plus solidaire au regard de la dimension des défis à relever. C’est pourquoi, il invite les experts du comité technique de l’Autorité du Bassin du Niger à échanger profondément en vue d’une redynamisation historique de leur organisation commune.
« Le secrétariat exécutif de l’autorité du Bassin du Niger, conjointement avec les pays membres, a le rôle et la responsabilité de suivre les directives données par nos chefs d’États. Le développement de notre espace commun doit partir de nos États membres eux-mêmes avant de compter sur les partenaires techniques et financiers qui nous accompagnent« , a souhaité Emmanuel Lawin, Directeur du cabinet du ministre de l’Énergie, de l’eau et des Mines.
A l’issue des travaux, il espère des recommandations pertinentes qui vont orienter les délibérations du conseil des ministres.
Les défis majeurs à relever par l’autorité du Bassin du Niger
Présent à cette cérémonie de lancement, Saïd Hounkponou, DG eau, coordonnateur de la structure focale nationale ABN – Bénin, est revenu sur les défis majeurs à relever par l’autorité du Bassin du Niger.
« Notre bassin est de plus en plus confronté à des défis majeurs, liés à la démographie galopante, à la dégradation des écosystèmes, à la pollution des ressources en eaux tant de surface que souterraine, et aux effets néfastes des changements climatiques dont les impacts se font sentir et menacent la vie des 100 millions d’habitants du bassin », a souligné Saïd Hounkponou.
Pour y faire face, il prône l’innovation et le renforcement de la coopération régionale, faisant de la gestion intégrée des ressource en eau et de la résilience au changement climatique les socles des initiatives de l’ABN.
« En tant qu’organe consultatif, notre expertise est indispensable pour orienter les politiques et les décisions à prendre pour un meilleur rayonnement de l’Autorité du Bassin du Niger et un bassin mieux protégé, mieux géré au profit de ses communautés », a-t-il recommandé.
Convaincu que les échanges des trois jours de travaux seront fructueux et constitueront une base solide pour les initiatives futures, il appelle à la responsabilité collective maintenant et devant les générations futures pour une Autorité de Bassin plus forte et rayonnante, mais également un bassin mieux géré, plus vert et plus bleu.
Des enjeux démographiques et environnementaux
La 43ème session ordinaire du conseil des ministres de l’autorité du Bassin du Niger se déroule dans un contexte marqué par la recrudescence de l’insécurité dans les zones transfrontalières et par une forte tension de la trésorerie. Cette situation entraîne le ralentissement de la mise en Å“uvre des projets.
« Les enjeux démographiques auxquels est confronté le bassin du Niger, l’accroissement consécutif des besoins en eau et en énergie, la menace d’une poursuite du cycle de sécheresse, ayant débuté au début des années 70, ainsi que les enjeux environnementaux ont amené les États membres , à s’engager fortement dans le cadre de l’ABN dans le processus de la vision partagée, ayant abouti à la formulation du plan d’action du développement durable et son programme d’investissement », a expliqué Didier Sèyivé Zinsou, secrétaire exécutif par intérim de l’Autorité du Bassin du Niger.
C’est fort de cela qu’il attend des experts réunis à Cotonou, des propositions et recommandations pertinentes permettant d’assurer un bon fonctionnement du secrétariat exécutif et la mise en Å“uvre des projets et programmes malgré les défis sécuritaires.
Mieux, il a appelé les experts à la solidarité, à l’engagement et surtout à l’esprit d’équipe de tout un chacun afin de permettre à l’ABN de rassurer ses partenaires quant à sa capacité à mettre en Å“uvre des projets et programmes au profit des plus de 130 millions de personnes qui vivent dans le bassin du Niger, d’une part, et aussi de démontrer aux plus hautes autorités des États membres qu’elles ont compris la mission qu’elles ont bien voulu leur confier afin de soulager les souffrances des populations.
Un agenda bien chargé pour les experts
Pendant les trois jours de réunion, les experts auront à passer en revue tous les documents qui leur seront soumis pour examen et approbation.
Il s’agit entre autres du rapport d’activité 2024 du secrétaire exécutif de l’Autorité du Bassin du Niger, des rapports des auditeurs externes pour les exercices 2022 et 2023, des rapports des contrôleurs financiers pour les exercices 2022 et 2023, et son rapport à mi-parcours 2024.
Il s’agira aussi d’examiner le plan de travail annuel et le budget 2025 de l’Autorité du Bassin du Niger, d’examiner le rapport sur le redéploiement du personnel, du projet de texte juridique d’opérationnalisation du fonds régional d’adaptation au changement climatique, et du mécanisme de paiement des services environnementaux dans le Bassin du Niger, et enfin du manuel des procédures administratives, financières et comptables intégrant le processus de contrôle financier et le règlement de passation des marchés de l’Autorité du Bassin du Niger.
La réunion du comité technique des experts prend fin le mercredi 20 novembre 2024 en prélude à la 43ème session ordinaire du Conseil des ministres de l’ABN, qui se tiendra le vendredi 22 novembre 2024 à Cotonou au Bénin.