A l’occasion de la journée internationale de lutte contre l’homophobie, des membres de la communauté LGBTQIA+ (lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, intersexes et asexuelles) ont fait part de ce qu’ils ont vécu lorsque leur orientation sexuelle a été connue de tous.
La discrimination des personnes LGBTQIA+ commence au sein de leurs propres familles. Selon des témoignages faits au micro de Frissons radio, des homosexuels racontent le traitement qui leur est infligé par leurs familles, dès qu’ils se sont affirmés en tant que lesbiennes ou gays.
Le premier à témoigner, raconte comment son oncle l’a humilié, en complicité avec son cousin. Selon ses dires, il a très tôt compris son attirance pour les hommes. Il se plaisait dans les rencontres entre potes ou des photos nues étaient leur taxe de thé. Sans complexe aucune, il montrait ses photos à son cousin.
Le cousin décide de vendre la mèche…
A son insu, son cousin retire la carte mémoire du téléphone et fait des tirages sur papier. Les photos sont tombées entre les mains de l’oncle, qui a décidé de le renvoyer de la maison.
A mon retour de l’école, mes cousines ont commencé par m’appeler « tonton pédé ». Dans le salon, j’ai pu voir mes photos exposées. J’avais eu envie de me suicider.
A la suite d’une réunion familiale, son oncle l’a mis dehors. « C’est ainsi que je me suis retrouvé dans la rue, dans le rang des travailleuses de sexe, grâce à un ami qui y était déjà », a-t-il confié.
« Parce que je suis pédé, mon papa me déteste… »
Le deuxième témoignage est celui d’un homosexuel renié par son propre père. « Mon papa me déteste vraiment. Il a dit à plusieurs reprises que je ne suis pas son fils », a confié ce membre de la communauté LGBTQIA+.
Rejeté par sa famille et ses proches, il se retrouve dans la rue. « A cause de mon orientation sexuelle, je suis sans famille. Impossible d’avoir un domicile fixe pour une vie normale », a-t-il confié.
« Une nuit, j’ai été violée par un groupe de garçons… »
Contrairement aux autres filles, elle ne s’intéresse pas aux hommes. Seules ses camarades filles l’excitent. Elle s’est très tôt rendue compte de son orientation sexuelle et s’y est donnée, dans le dos de ses parents.
Elle a été par la suite rattrapée par son père, qui a constaté que sa fille avait un comportement sexuel bizarre. « J’ai été proprement chicoté, avec l’injonction ferme d’abandonner cette pratique », a-t-elle fait savoir. Malgré son engagement à laisser cette voie, elle n’y est pas parvenue.
Chassée de la maison par son père, elle se fait violer alors qu’elle avait trouvé refuge au stade de l’amitié de Cotonou. « Je passais la nuit à la belle étoile au stade de l’amitié. Une nuit, j’ai été violée par un groupe de garçons », a-t-elle confié.
Au Bénin, l’homosexualité n’est autorisée par aucune loi, et n’est pas non plus interdite. Un vide juridique qui permet de plus en plus à cette minorité de s’affirmer, même si c’est timidement. Ils sont au moins 18 000 personnes à se réclamer de cette orientation sexuelle, mal vue par la société.