Déposée en prison depuis le 5 mars 2021 dans un dossier de « financement d’actes terroristes », l’opposante Réckya Madougou est additionnée pour la toute première fois, ce jeudi 17 juin 2021. L’audition s’est tenue devant la commission d’instruction de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet).
Réckya Madougou s’est présentée ce jeudi devant la commission d’instruction de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Une première audition de l’opposante par un juge, depuis qu’elle a été placée en détention provisoire. Cette audition se déroule à huis clos, loin du regard du public.
Devant le juge d’instruction, Réckya Madougou est assistée de ses avocats au nombre de quatre. Selon l’information rapportée par RFI, la commission d’instruction est composée de trois juges, dont le procureur spécial de la Criet, Mario Mètonou. Selon le même média, seule la mise en cause répond aux questions des juges. Prévue pour 9 heures, c’est finalement à 11 heures que l’audition a démarré.
Les autres accusés dans le même dossier ont été déjà écoutés par la commission. Après l’audition de Réckya Madougou, une confrontation des mis en cause est attendue pour mieux analyser les propos des uns et des autres. Candidate recalée à la présidentielle du 11 avril 2021, Réckya Madougou risque gros dans ce dossier si les enquêtes de la Criet confirment les faits qui lui sont reprochés.
Les raisons de l’arrestation de Madougou, selon le procureur spécial de la Criet
Arrêtée à l’issue d’un meeting commun avec Joël Aïvo, l’ex-ministre de Thomas Boni Yayi est en effet poursuivie dans le cadre d’une affaire de tentative de déstabilisation du processus électoral d’Avril 2021. Le procureur spécial de la Criet, Mario Mètonou, l’accuse d’avoir «formé le dessein de perturber le scrutin en perpétrant des actes de terreur de grande ampleur ».
Ancienne garde des sceaux et porte-parole du gouvernement béninois, Reckya Madougou a été deux fois ministre du gouvernement Thomas Boni Yayi, d’abord ministre de la Microfinance, de l’Emploi des jeunes et des femmes avant d’occuper le poste de ministre de la Justice. Agée de 47 ans, elle était la conseillère du président togolais, Faure Gnassingbé.
Diplômée de l’Institut supérieur européen de gestion de Lille, elle avait travaillé dans une société de média panafricain avant de créer un cabinet de conseil en communication. Celle qui sillonne l’Afrique, parfois en jet privé, est très proche des présidents sénégalais et ivoirien.