Me Antoine Vey, avocat de l’opposante Réckya Madougou, est intervenu sur RFI ce lundi 3 mai 2021. Il a réagi aux déclarations du président Patrice Talon à propos de l’emprisonnement de sa cliente.
La sortie médiatique de Patrice Talon semble avoir conforté Me Antoine Vey dans sa thèse « d’acharnement politique » contre Réckya Madougou. « On est face malheureusement à une nouvelle illustration d’une politique qui vise à évincer en fait toute opposition et toute voix discordante dans le Bénin », a déclaré l’avocat français.
On a le sentiment que le président Talon balaie l’État de droit d’un revers de main avec une facilité déconcertante. Il lui appartient apparemment de fixer la procédure, de fixer le sort de la procédure avant même que toute investigation ait lieu.
Me Antoine Vey
Pour Me Antoine Vey, il y a des couacs dans la procédure actuellement déroulée contre l’opposante Réckya Madougou. Il dénonce la violation des droits humains de sa cliente. « La personne que nous défendons est dans un état extrêmement fragile, isolée sans possibilité d’avoir droit à une procédure équitable », a-t-il confié à RFI.
Ce que demande la défense de Réckya Madougou…
Dans son entretien avec RFI et France 24, Patrice Talon a fait savoir qu’il n’envisage pas gracier ou amnistier les personnes arrêtées dans le cadre de la présidentielle du 11 avril dernier. Il compte laisser la justice faire son travail afin que les mis en cause soient situés sur leur responsabilité.
Dans le cas de Réckya Madougou, sa défense estime qu’aujourd’hui, ce qu’il faut pour leur cliente, c’est le droit à une procédure équitable. « Aujourd’hui nous demandons non pas la grâce, mais juste le droit à une procédure transparente équitable dans laquelle la personne puisse se défendre et surtout dans des conditions qui sont normales et pas inhumaines », précise Antoine Vey.
Il rappelle que Réckya Madougou, n’a pas la possibilité de voir ses avocats, pas la possibilité de voir les membres de sa famille de manière normale et qu’elle est plongée dans un état particulièrement fragile. En prison depuis le 5 mars 2021, Réckya Madougou, candidate recalée au scrutin présidentiel, est accusée d’avoir « financé des actes terroristes » pour déstabiliser le processus électoral.