Le 1er Août 2024, le Bénin va commémorer 64 ans d’accession à la souveraineté internationale. A quelques heures des cérémonies officielles, l’ancien ambassadeur Omar Orouna invite le peuple béninois à rester dans le recueillement.
A travers une tribune dans laquelle il fait l’Etat des lieux dans le pays, Omar Arouna estime que le contexte n’est pas aux réjouissances mais au recueillement. Aussi invite-t-il les deux anciens chefs d’Etat béninois à boycotter les cérémonies officielles. Le diplomate soutient sa position en s’appuyant sur le mal être, l’injustice et la grande corruption qui sévit dans le pays.
« En tant que citoyen béninois, j’appelle les patriarches Nicéphore Soglo et Boni Yayi, ainsi que tous mes compatriotes, à boycotter les célébrations officielles et à opter pour une commémoration sobre et pieuse. La présence des anciens présidents Soglo et Yayi aux côtés du Président Patrice Talon donnerait l’illusion d’un pays en paix, prospère et où les libertés publiques sont garanties, alors que la réalité est bien différente.« , a martelé le diplomate dans sa tribune.
Selon lui, depuis l’arrivée au pouvoir de Patrice Talon en 2016, le Bénin a connu une érosion significative de ses fondements démocratiques, avec une gouvernance marquée par une mauvaise gestion financière, un détournement de ressources et une corruption endémique, avec des répercussions graves sur la viabilité économique et la transparence fiscale.
A le croire, le régime est également caractérisé par la répression systématique de l’opposition. « Des figures de l’opposition comme Reckya Madougou et Joël Aivo sont emprisonnées sous des accusations contestables« , indique-t-il.
L’ancien ambassadeur évoque également plusieurs autres maux qui minent le Bénin sous le régime de la rupture et lance un appel à la sobriété et au recueillement.
« J’appelle les présidents Nicéphore Soglo et Boni Yayi, les patriarches de notre nation, qui ont récemment démontré une synergie d’action en engageant une mission de médiation entre le Niger et le Bénin, à mettre cette même énergie commune au service du peuple béninois en boycottant les festivités officielles du 1er août 2024« , demande-t-il.
Pour l’ancien ambassadeur, leur présence aux côtés de Patrice Talon serait perçue comme une approbation tacite de sa gouvernance autoritaire et une insulte à la mémoire de ceux qui souffrent sous son régime.