Ce jeudi 30 janvier 2025, la Cour constitutionnelle du Bénin tient une audience plénière au cours de laquelle 14 dossiers de recours seront examinés. Parmi eux, plusieurs affaires attirent particulièrement l’attention, notamment celles concernant l’éligibilité du président Patrice Talon en 2026.
L’un des recours les plus scrutés est celui de Christian Enock Lagnidé, introduit le 27 janvier 2025. Cet acteur politique et opérateur économique sollicite un avis de la Cour sur la question de l’entrée du Bénin dans une nouvelle République depuis la révision constitutionnelle de 2019, ainsi que sur l’éligibilité de Patrice Talon en 2026.
Ce recours intervient alors que le débat sur un potentiel troisième mandat prend de l’ampleur dans l’espace public, malgré les précédentes déclarations du chef de l’État affirmant qu’il quittera le pouvoir à la fin de son second mandat.
Un autre recours d’intérêt concerne la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), qui pourrait obtenir des clarifications sur son nouveau règlement intérieur, adopté à la suite de la décision DCC 25-005 du 16 janvier 2025.
Cette réforme est particulièrement importante, car elle touche aux règles de régulation des médias et pourrait impacter la liberté de la presse au Bénin.
Enfin, la Cour se penchera également sur une affaire soulevée par Guy Mitokpè, Secrétaire national à la communication du parti Les Démocrates (LD). Ce dernier a saisi la Cour après les déclarations de la Vice-présidente Mariam Chabi Talata lors d’une tournée gouvernementale à Allada en 2024, où elle avait laissé entendre que Patrice Talon pourrait briguer un troisième mandat. Une déclaration qui avait provoqué une vive polémique et relancé les spéculations sur une éventuelle révision constitutionnelle.
L’audience plénière, qui se tiendra à 10 heures dans la salle des audiences Monseigneur Isidore de Souza, s’annonce donc déterminante pour l’avenir politique et institutionnel du Bénin. Les décisions rendues par la Cour pourraient éclaircir certaines zones d’ombre et influencer les débats à venir sur l’avenir démocratique du pays.