Portée par le député Assan Seibou, la proposition de loi portant révision de la constitution a été rejetée par les députés.
Ce vendredi tard dans la nuit, c’est par 71 voix pour, 35 contre et 02 abstentions que les députés ont décidé de faire échec à la proposition de loi portant révision constitutionnelle. Initiée par l’honorable Assan Seibou, la loi avait été validée haut les mains par la commission des lois en début de semaine.
La proposition lors de son annonce avait suscité beaucoup de polémiques, obligeant le président de la République à faire une sortie de presse pour donner sa position sur le sujet. Laquelle position était qu’il n’était pas demandeur d’une telle initiative et qu’il la désapprouvait d’ailleurs.
Des réticences du président Patrice Talon qui n’ont pas émoussé l’ardeur du député Assan Séibou, président du groupe parlementaire Bloc Républicain. Lors d’une récente interview sur Fraternité FM, il avait souligné qu’il agissait de sa propre initiative, sans l’impulsion de son parti ou du président, exploitant ainsi son droit constitutionnel en tant que député. Selon lui, sa démarche vise à stimuler un débat national sur la question.
« Je n’ai pas déposé la proposition de loi portant révision de la constitution au nom de mon parti ou de mon groupe parlementaire, mais en mon nom propre. C’est une prérogative constitutionnelle accordée à un député. Peut-être que de cette manière, j’incite le peuple à comprendre qu’un seul député est capable de provoquer un débat national. «
Sur la position du président de la République qui dit n’être pas à l’initiative de cette démarche, Assan Séibou affirme l’avoir mentionné à la télévision, à la radio. «Â Je l’ai rencontré en personne, et il a dit : ‘Je ne suis pas à l’initiative de cela‘. » D’ailleurs, lors de notre échange par groupe parlementaire, le président nous a clairement affirmé : «Â Je ne suis pas demandeur. Je ne veux pas«Â .
Ces paroles de Patrice Talon lors de sa conférence de presse ont été sans équivoque. Cependant, précise Assan Séibou, cela n’empêche pas qu’un député qui identifie un problème puisse lui exprimer son point de vue en lui disant «Â Tu ne veux pas, mais je crois que si nous laissons cette affaire en l’état, voici les problèmes que cela va créer«Â .
«Â Ma proposition demande de repousser les élections législatives afin de les organiser après l’élection présidentielle«Â , avait déclaré le député.