Le consortium NIMD-IGD-CARE Bénin a lancé ce mardi 25 janvier 2022, à Cotonou le projet de renforcement du leadership des femmes en politique dans les communes. Le top a été donné par la marraine de l’évènement, la vice-présidente du Bénin, Mariam Chabi Talata.
Le projet de renforcement du leadership des femmes en politique dans les communes est né de l’ambition du consortium NIMD-IGD-CARE Bénin de renforcer le leadership des femmes en politique au niveau local surtout dans les communes où il y a des femmes maires et des femmes élues conseillères.
A travers ce projet lancé ce mardi par la marraine du projet, la vice présidente du Bénin Mariam Chabi Talata, le consortium NIMD-IGD-CARE Bénin entend accompagner les femmes élues maires et conseillères dans l’exercice de leurs fonctions politiques, faciliter l’accompagnement et le suivi des femmes élues locales par les partis politiques et former des pépinières de femmes leaders politiques et militantes pouvant prendre la relève.
Dans son discours d’ouverture, le coordonnateur du projet et représentant pays du NIMD, Dr Azizou Chabi Imorou a exprimé sa joie pour l’interet accordé à ce projet par les participants via leur présence.
« Je voudrais au nom du consortimm NIMD, IGD et Care, vous dire à quel point nous sommes très honorés pour votre présence ici ce jour, pour participer à la cérémonie officielle de lancement du projet de renforcement du leadership des femmes en politique dans les communes du Bénin (PRFP), projet financé par l’ambassade des Pays-Bas près le Bénin », a-t-il affirmé.
Dr Azizou Chabi Imorou
Pour la vice présidente du Bénin et marraine du projet, Mariam Chabi Talata, la faible représentation du peuple par les femmes en même temps qu’elle pose un problème d’inégalité et d’iniquité social, pose également un véritable et crucial problème de développement. « Après plus de six décennies d’indépendance, l’Afrique peine à prendre en main son avenir, elle se trouve brider par des représentations et des stratégies qui ont montré leur limite », a-t-elle affirmé. C’est pourquoi, dans son discours, Mariam Chabi Talata a rappelé comme annoncé dans le programme d’action du gouvernement (PAG2), la décision de Patrice Talon de faire élire au moins 24 femmes à chaque élection législative.
Une compétition pour les hommes ?
To Tjoekler – Kleve, ambassadrice des Pays-Bas près le Bénin a félicité et encouragé les partis politiques et toutes les parties intervenant dans le système partisans béninois pour leur intérêt accordé depuis quelques temps à l’inclusion des femmes et des jeunes.
Pour elle, au Bénin, à voir la position de la femme, il y a beaucoup d’indicateurs qui sont très positifs. » (…) Et on a fait de très grandes avancées l’année passée. Les lois élémentaires juridiques sont bonnes, fortes, affirmatives, la volonté politique de promouvoir l’égalité entre homme et femme est là, surtout dans l’économie informelle », a-t-elle salué. Mais en politique, le Bénin a encore du chemin. « Et pourtant, il y a des domaines dans lesquels la position de la femme dans la pratique n’est pas égale à l’homme dont celui de la politique », fait-t-elle remarquer en mettant en exergue, les dernières élections municipales où seulement 4,3% des conseillers municipaux sont des femmes.
Or, dit-elle, c’est au niveau communal qu’on peut appendre le plaidoyer , la négociation avec l’autre partie, le savoir-faire politique et comment défendre la démocratie locale. « Au niveau du parlement, seulement 6 femmes, heureusement qu’avec l’affirmatif, on en aura 24 assurée. Mais ce n’est encore pas assez. Dans l’exécutif, on est passé de trois ministres à 5 ministres soit 20% des ministres », a affirmé To Tjoekler -Kleve, ambassadrice des Pays-Bas près le Bénin.
   « Lors d’un café politique en juin 2020 du NIMD, discutant avec les jeunes des partis politiques toutes catégorie confondues, sur l’inclusion hommes et femmes en âge des jeunes, puis du monde rural par rapport au milieu urbain, il avait une très grande envie des jeunes femmes à s’engager dans la politique. Mais elles ont raconté leur frustration lorsque leur famille ou la famille de leur mari les insulte quand elles décident de se présenter aux élections communales. J’ai pu voir aussi la résistance auprès des jeunes hommes politiciens qui voyaient la participation des femmes comme une compétition à leur position au lieu d’un enrichissement ».
To Tjoekler -Kleve, ambassadrice des pays bas près le Bénin
Également membre du consortium ayant porté le projet Care International Bénin, par la voix de sa directrice, a expliqué que ce projet est venu pour augmenter et améliorer l’implication des femmes dans les instances de prise de décision au Bénin. « Notre espoir , c’est que d’ici 2026, nous voyons beaucoup d’amélioration dans les statistiques que nous venons d’entendre », a-t-elle ajouté.
Comme elle, le maire de la commune de Toffo, dame Bibiane Adamazé-Soglo a exprimé sa satisfaction. « J’ai pris ce projet comme le mien, et je me dis que je fais partie des bénéficiaires leaders », a-t-elle indiqué. D’après elle, les tout premiers bénéficiaires de ce projet seront certainement « ma commune et moi-même ». « Aujourd’hui, avec tout ce qui se passe, je crois que nous pourrons vraiment essayer de relever le défi », va-t-elle souligner.