Sous la rupture, il ne suffit pas de militer dans un parti politique proche du pouvoir pour espérer une promotion ou une nomination.
Au Bénin, la promotion des cadres se fait la plupart du temps à travers les creusets politiques. Cette réalité qui a cours depuis l’accession du pays à la souveraineté nationale et internationale et de façon plus accentuée après la conférence des forces vives de la nation de Février 1990 semble être estompée sous le régime dit de la rupture.
En effet depuis quelques années, la plupart des personnes promues au poste de directeur général des sociétés et offices d’état sont soit des expatriés ou des personnalités loin des sérails politiques.
Ainsi, à moins de 3 ans de la fin du second mandat du président Patrice Talon, les présidents des partis politiques soutenant ses actions de développement n’ont pas été beaucoup sollicités pour proposer des cadres à la nomination. Une situation qui fait certainement grincer des dents au sein des partis politiques pourtant conduits de mains de maître par le chef de l’Etat.
Loin d’être un faiblesse du régime, il s’agit d’une option de gouvernance annoncée depuis 2016 par le président Patrice Talon lors de son discours d’investiture.
« … Je voudrais rassurer les uns et les autres que nous disposons de beaucoup d’atouts. Le principal sera la compétence. La gouvernance qui sera la mienne aura comme principal atout et condition essentielle, la compétence… », avait martelé Patrice Talon lors de son discours d’investiture en 2016.
Poursuivant dans cette vision de la gouvernance, le chantre du Nouveau Départ précise que c’est pour cela « Qu’il voulait confesser d’ores et déjà l’équilibre régional, la parité homme et femme, la satisfaction des intérêts politiques des partisans ne sera pas ma priorité pour l’heure. Certes j’arriverai au fil du temps quand les choses iront mieux…« , avait-il martelé.
Et dans la pratique, le président de la République semble avoir tenu parole. En dehors de cooptation de compétence extérieurs, le président Patrice Talon semble faire peu cas des partis politiques quand il s’agit de procéder à des nominations.
Aussi dans le rang de ses partisans, beaucoup continuent à espérer une nomination qui ne viendra peut-être jamais… car pour Patrice Talon, la bonne gouvernance rime aussi à séparer les postes politiques des postes techniques.