Le procès de l’affaire tentative de coup d’État contre Patrice Talon entre dans sa sixième journée ce jeudi 30 janvier 2025. Cette session sera consacrée aux réquisitions du ministère public, avec une possible délibération dans la foulée.
La Cour a fait son entrée dans la salle d’audience à 9h38, marquant la reprise du procès, rapporte Banouto. Les prévenus ont été appelés à la barre, tandis que l’avocat de l’État a remis à la Cour un procès-verbal attestant qu’ils ont bénéficié de l’assistance de leurs avocats tout au long de la procédure. Une remarque qui a suscité un sourire de l’ancien ministre Oswald Homeky.
De son côté, Olivier Boko a exprimé des doutes sur l’origine du document en question, laissant à la Cour le soin d’en apprécier la valeur.
Les réquisitions du ministère public
Après que la Cour a renvoyé les prévenus à leurs places, le procureur spécial a pris la parole pour présenter ses réquisitions. Il a précisé que son exposé serait long et structuré en trois volets :
- Les faits : que s’est-il passé ?
- Le projet était-il réaliste ou réalisable ?
- Les infractions poursuivies ont-elles une base légale ?
Dans une déclaration empreinte d’émotion, il a confié être confronté à un dilemme : « Je suis plongé dans un conflit entre l’amitié, l’affection et le devoir. (…) Je vous connais tous, mais le devoir m’appelle. »
Le ministère public a ensuite tenu à clarifier la nature du dossier : « Nous ne jugeons pas un coup d’État en tant que tel, mais un complot contre l’autorité de l’État, en vue de commettre un attentat contre cette autorité. »
Sur le plan juridique, il a rappelé que l’élément légal de cette affaire repose sur l’article 193 du code pénal, tandis que les preuves réunies constituent l’élément matériel du dossier.
Trois prévenus acquittés
Le procureur spécial a requis l’acquittement pour trois prévenus à savoir à savoir: Hugues Adjigbékou, comptable de Rock Niéri; Corneille Gbaguidi, gérant d’une société appartenant à Rock Niéri; Ganiou Sanoussi, chauffeur de l’épouse de l’ex-ministre Oswald Homeky
Selon l’accusation, ces trois individus n’étaient que des agents d’exécution, ignorant que les fonds et les actes de leurs employeurs visaient un coup d’État.
Toutefois, Hugues Adjigbékou avait été placé sous mandat de dépôt après avoir tenté de prendre la fuite au moment de l’éclatement de l’affaire.