En détention provisoire depuis le 05 mars 2021, l'opposante Reckya Madougou, candidate désignée du parti Les Démocrates à la présidentielle d'avril 2021, sera à nouveau auditionnée le jeudi 22 juillet 2021. L'information a été portée à la connaissance des avocats de la mise ne cause par un avis du Président de la Commission d’instruction de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (Criet).
Accusée d’association de malfaiteurs, acte et de financement du terrorisme, Reckya Madougou, sera à nouveau écoutée par la Commission d’instruction de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (Criet). Cette audition s’annonce après la première, intervenue le 17 juin dernier.
De sources judiciaires, cette deuxième audition va se consacrer au fond du dossier, avec des confrontations. L’accusée avait plaidé non coupable lors de la première audition. Une ligne de défense, qui a permis à ses conseils de demander sa remise en liberté provisoire. Cette demande a été rejetée par la Criet, qui estime que l’accusée doit restée en détention pour la suite de la procédure.
Les raisons de l’arrestation de Madougou, selon le procureur spécial de la Criet
Arrêtée à l’issue d’un meeting commun avec Joël Aïvo, l’ex-ministre de Thomas Boni Yayi est en effet poursuivie dans le cadre d’une affaire de tentative de déstabilisation du processus électoral d’Avril 2021. Le procureur spécial de la Criet, Mario Mètonou, l’accuse d’avoir «formé le dessein de perturber le scrutin en perpétrant des actes de terreur de grande ampleur ».
Ancienne garde des sceaux et porte-parole du gouvernement béninois, Reckya Madougou a été deux fois ministre du gouvernement Thomas Boni Yayi, d’abord ministre de la Microfinance, de l’Emploi des jeunes et des femmes avant d’occuper le poste de ministre de la Justice. Agée de 47 ans, elle était la conseillère du président togolais, Faure Gnassingbé.
Diplômée de l’Institut supérieur européen de gestion de Lille, elle avait travaillé dans une société de média panafricain avant de créer un cabinet de conseil en communication. Celle qui sillonne l’Afrique, parfois en jet privé, est très proche des présidents sénégalais et ivoirien.