Au cours de sa 68ème Session ordinaire, tenue virtuellement du 14 avril au 04 mai 2021, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) s’est penchée sur la situation socio-politique au Bénin. Elle se dit inquiète et adresse six demandes à l’endroit des autorités de Cotonou.
La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) est très préoccupée par « la dégradation de la situation socio-politique et le climat de répression accru, ayant occasionné l’arrestation et la détention d’opposants, d’activistes politiques et des journalistes ». La Commission déplore les « restrictions de l’espace civique et la répression des manifestations par l’armée, occasionnant des atteintes aux vies humaines ».
Elle dit avoir noté des abus de violation et d’atteinte à l’intégrité des personnes, ainsi que la destruction de biens publics et privés. Dans la résolution 479 du 04 mai 2021, la Commission africaine des droits de l’homme « condamne la répression des manifestations par l’armée en violation des principes établis par les Lignes directrices pour le maintien de l’ordre par les agents, chargés de l’application des lois lors des réunions en Afrique ». Face à cette situation préoccupante, la Commission demande aux autorités béninoises :
i. D’assurer le respect et la protection des droits garantis par la Charte africaine ainsi que des autres instruments des droits de l’homme pertinent auquel il est partie :
ii. De protéger les journalistes, les blogueurs, les activistes et les défenseurs des droits de l’homme mais également tous citoyens participant à la vie publique contre les actes de représailles ;
iii. Prendre les mesures nécessaires en vue d’assurer le respect effectif du droit à la liberté d’opinion et d’expression conformément à la Déclaration de principes sur la liberté d’expression et l’accès à l’information en Afrique de 2019 ;
iv. Garantir la participation à la direction des affaires publiques à tous les citoyens conformément aux dispositions de l’article 13 de la Charte africaine,
v. D’ouvrir une enquête indépendante et impartiale sur les bavures militaires perpétrées au cours de la période préélectorale ;
vi. Protéger et garantir le droit à la liberté de manifestation pacifique conformément aux Lignes Directrices sur la Liberté d’association et de réunion en Afrique