Confisqué par les colons français en 1916 et actuellement conservé au musée du Quai Branly à Paris, le tambour parleur ébrié sera incessamment restitué à la Côte d’Ivoire. Et déjà, rien que l’annonce de cette restitution suscite l’émoi au pays des éléphants.
Le tam-tam, qui servait à communiquer entre villages du peuple de la région d’Abidjan, fera son retour au bercail. Vendredi, lors du sommet Afrique-France qui s’est tenu à Paris, le président français Emmanuel Macron a annoncé la restitution fin octobre au Bénin, de 26 Å“uvres pillées en 1892, lors de la mise à sac par les troupes coloniales du palais d’Abomey, capitale historique du royaume du Dahomey, ainsi que d’Å“uvres qui seront remises à la Côte d’Ivoire, dont le Djidji Ayokwe, célèbre tambour parleur Ebrié, réclamé de longue date par Abidjan.
La restitution prochaine par la France du Djidji Ayokwe, le tambour parleur des Ébriés de Côte d’Ivoire, constitue «un geste fortement historique», a salué lundi la chefferie traditionnelle de ce peuple de la région d’Abidjan. «Je suis très heureux d’apprendre cette nouvelle. On ne s’attendait même plus à un retour de ce tam-tam qui était notre haut-parleur, notre Facebook» s’est félicité auprès de l’AFP Clavaire Aguego Mobio, actuel détenteur du pouvoir traditionnel des Ébriés.
Le Djidji Ayokwe, est un instrument de musique en bois, un tambour à fentes de 3,50 m, orné, sculpté et peint. Il constitue un pan de l’art musical traditionnel de l’ethnie ébrié. « La disparition du tambour avait beaucoup déstabilisé l’organisation sociale et traditionnelle des Ébriés », regrette Clavaire Aguego Mobio.
La Côte d’Ivoire avait officiellement demandé fin 2018 à la France, la restitution de 148 d’Å“uvres d’art africain. Dans sa demande, le pays des Eléphants a notamment insisté sur la restitution de ce fameux tam-tam « C’est un objet symbolique d’une grande importance qui a été arraché pendant la colonisation», avait précisé la directrice du musée des civilisations de Côte d’Ivoire, Silvie Memel Kassi.