Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, n’a pas écarté un départ des forces spéciales françaises basées au Burkina Faso, où des manifestations contre Paris ont de nouveau eu lieu vendredi 18 novembre.
Dans un long entretien accordé au JDD, Sébastien Lecornu, ministre des Armées, plaide pour une nouvelle posture au Sahel. Sébastien Lecornu, n’a pas écarté un départ des forces spéciales françaises basées au Burkina Faso.
« Il est évident que la révision de notre stratégie générale en Afrique interroge toutes les composantes de notre présence, y compris les forces spéciales », a déclaré M. Lecornu dimanche 20 novembre. « Sabre [le contingent des forces spéciales françaises basé dans la région de Ouagadougou] a eu un rôle-clé ces dernières années dans la lutte contre le terrorisme au Sahel », insiste-t-il.
« Nous travaillons à une organisation du format de nos bases militaires existantes. Elles devront garder certaines capacités, pour protéger nos ressortissants, par exemple, mais aussi se tourner davantage vers la formation des armées locales », explique M. Lecornu, ajoutant : « Il n’est plus question de lutter contre le terrorisme à la place de nos partenaires, mais de le faire avec eux, à leurs côtés. »
La France, qui déploie encore quelque 3 000 militaires au Sahel, après avoir compté jusqu’à 5 500 hommes, a officiellement mis fin à son opération antidjihadiste « Barkhane », et s’est donné six mois pour finaliser sa nouvelle stratégie en Afrique.
« D’autres pays nous demandent également un accompagnement dans la lutte contre le terrorisme. Pour que ce travail s’installe dans la durée, la question de la formation des officiers et des sous-officiers des armées africaines va être centrale », explique-t-il. Le président français, Emmanuel Macron, s’est donné en novembre six mois pour finaliser la nouvelle stratégie de la France en Afrique.