Dans son intervention sur la réforme constitutionnelle en cours, et en répondant aux questions de Christophe Barbouvier sur RFI ce 8 avril 2024, l’opposant togolais Jean-Pierre Fabre déplore l’attitude de Gnassingbé. Il critique également des affairistes africains qui, se prétendant panafricanistes, participent au plan du régime sans les nommer. Les regards se sont tournés vers Alain Foka et le groupe Mansa, actuellement sous le feu des critiques au Togo.
Personne n’est dupe. Tout le monde sait que Faure Gnassingbé essaie de trouver un subterfuge lui permettant d’échapper à la limitation des mandats. « C’est triste qu’après 20 ans, il se livre à ce jeu. Et dans cette affaire, personne ne se préoccupe de ce que pense le peuple togolais. Je pense que le Togo est devenu le champ d’expérimentation d’une poignée d’affairistes africains qui se réclament du panafricanisme et qui, à mon sens, ont trouvé un chef d’État opportuniste pour appliquer leur thèse, qui lui convient pour rester au pouvoir ad vitam aeternam », a laissé entendre le président de l’ANC avant Jean-Pierre Fabre.
Le journaliste togolais Ferdinand Aïté avait déjà accusé Alain Foka et d’autres membres de Mansa d’avoir participé à l’élaboration de la nouvelle Constitution décriée par de nombreux Togolais. La tension suscitée par ce document polémique avait poussé le président de la République à demander une seconde lecture à l’Assemblée nationale après concertation des différentes couches de la société.
Dans la foulée, les autorités togolaises ont reporté les élections législatives et régionales initialement prévues pour le 20 avril, pour permettre aux députés de recueillir l’avis des populations avant un nouveau vote au Parlement. La nouvelle Constitution ferait basculer le Togo d’un régime semi-présidentiel à un régime parlementaire. Le chef de l’État serait désormais élu pour un mandat unique de 6 ans et perdrait ses prérogatives au profit du président du Conseil, ce dernier étant élu par les parlementaires pour un mandat de 6 ans.
Cette initiative de consultations sur la nouvelle Constitution à l’intérieur du pays, voulue par le président Faure Gnassingbé, vise à recueillir les avis des citoyens sur les réformes constitutionnelles en cours. Selon les informations, seuls les chefs traditionnels et les groupes organisés seront autorisés à participer aux discussions avec les délégations parlementaires. Cette démarche des députés togolais intervient suite à l’adoption, sans consultation des citoyens, d’une nouvelle constitution décriée par une bonne partie de la population togolaise.