Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé ce lundi sa décision de démissionner de son poste de chef du gouvernement et de leader du Parti libéral du Canada. Dans une déclaration officielle depuis Ottawa, le dirigeant a précisé qu’il restera en fonction jusqu’à ce que son successeur soit désigné par le parti.
« J’ai l’intention de démissionner de mon poste de chef du parti et de Premier ministre une fois que le parti aura choisi son prochain chef », a-t-il déclaré devant les journalistes, rapportée par RFI. À 53 ans, Trudeau a annoncé ainsi la fin d’une carrière politique marquée par des succès électoraux éclatants, mais également par des défis croissants au cours de ses dernières années au pouvoir.
Un leadership contesté dans un contexte difficile
Élu pour la première fois en 2015 avec une majorité historique, Justin Trudeau incarnait alors le renouveau politique avec un discours progressiste et inclusif. Mais son gouvernement minoritaire, issue des élections de 2019 et reconduites en 2021, a été confronté à des turbulences croissantes.
Les dernières semaines ont été particulièrement éprouvantes pour le Premier ministre, alors que le Parti libéral est tombé à des niveaux historiques bas dans les sondages. La gestion de l’économie, la montée du coût de la vie et les divisions internes au sein du parti ont contribué à éroder sa popularité.
La perspective des prochaines élections législatives, prévues pour 2025, ajoutait une pression supplémentaire. Le chef de l’opposition, Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur, profite d’un élan favorable, rendant la tâche de Trudeau de plus en plus difficile pour mobiliser ses troupes.
Un héritage contrasté
Au cours de ses presque dix ans à la tête du gouvernement, Justin Trudeau a marqué la scène politique canadienne. Son engagement pour la lutte contre le changement climatique, la réconciliation avec les peuples autochtones et des politiques progressistes telles que la légalisation du cannabis ont défini son mandat.
Cependant, il a également été évoqué pour des scandales éthiques, notamment l’affaire SNC-Lavalin en 2019, et pour sa gestion de certains dossiers économiques. La pandémie de COVID-19 a également posé des défis majeurs à son gouvernement, qui a dû jongler entre un soutien économique massif et des pressions pour rouvrir l’économie rapidement.