Un jeune béninois, vivant au Canada, a été brutalisé par des agents de police pour avoir filmé la scène de l’arrestation d’un homme noir.
La scène s’est déroulée samedi dernier à Montréal au Canada. Prodil Houanhou, puisque c’est de lui qu’il s’agit, se rendait chez un ami au coin du boulevard De Maisonneuve et la rue Montcalm, quand soudain il fut attiré par l’interpellation d’un homme noir. Regardant la scène au loin, il a été apostrophé par un policier qui lui balança: « Qu’est-ce que t’attends pour commencer à filmer ? ».
Sortant son smartphone pour filmer l’arrestation, il a été indexé par un autre agent qui lui demande de décliner son identité. Ce qu’a questionné l’ingénieur de son, n’ayant pas exactement compris la justification, tout en continuant à enregistrer ce qui se défile sous ses yeux.
C’est alors qu’il a été plaqué contre le mur d’un pub vietnamien et menotté. Au moins trois policiers ont participé à la fouille qui a duré environ 4 minutes. « Je tremblais et le policier me dit d’arrêter, qu’ils n’aiment pas les gens qui tremblent comme ça », raconte Houanhou dans le journal de Montréal, lui qui dit avoir vécu une telle situation pour une première fois. « J’entends des histoires autour de moi, mais je n’aurais jamais, au grand jamais, imaginé que ce serait moi », souffle le jeune homme de 27 ans.
Une plainte déposée au SPVM
Mais Prodil ne veut pas laisser passer cet incident. Sur les conseils d’un témoin de la scène, il s’est confié au Centre de recherche-action sur les relations raciales (CRARR) qui lui a pleinement donné raison. « Selon ce qu’il a décrit, c’est une intervention qui est très abusive, excessive », commente Fo Niemi, le directeur général du CRARR.
Le Béninois veut désormais déposer une plainte aux commissions de déontologie policière et des droits de la personne avec l’aide du CRARR. « Le SPVM a pris connaissance de la vidéo et ces événements sont pris au sérieux, a réagi le corps policier. Le commandant du poste de quartier va donc prendre le temps d’analyser les faits en considérant les circonstances et le contexte de l’intervention ».
Les agissements du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) sont « clairement » dus à la couleur de sa peau, croit Houanhou qui envisage de quitter la ville surtout que l’incident a eu lieu à quelques mètres de chez lui. « J’ai une petite famille et je commence à avoir peur, dit le père d’une fillette de 10 mois. Je pense à déménager ».