L’ancien ministre et député Ivoirien, Alain Logbonon, a partagé ses réflexions sur la décision des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), le Mali, le Burkina Faso, et le Niger de se retirer de la CEDEAO. Dans sa déclaration datée du 29 janvier 2024, Logbonon a mis un accent sur l’importance du respect des principes démocratiques et des protocoles régionaux pour maintenir la stabilité politique et la sécurité dans la sous-région.
«Â À l’époque de la création de la CEDEAO en 1975, le Mali, le Burkina Faso, et le Niger étaient dirigés par des gouvernements militaires issus de coups d’État », Alain Logbonon rappelle ainsi, l’histoire de Sangoulé Lamizana, Moussa Traoré et Seyni Kountché, estimant que la souveraineté partagée était un principe fondamental lors de la signature de l’Acte fondateur.
Dans sa déclaration de ce lundi 29 janvier 2024, Logbonon a critiqué la décision du Mali, du Burkina Faso et du Niger de se retirer de la CEDEAO avec effet immédiat. Pour lui, les gouvernements de ces pays ne représentent que des entités illégitimes cherchant à imposer leurs règles à l’ensemble de la Communauté ouest-africaine. Il a ajouté que la CEDEAO, en excluant ces régimes putschistes de son fonctionnement, a agi conformément aux protocoles établis pour prévenir les conflits et maintenir la paix.
Risque de jurisprudence…
L’ancien ministre a également mis en garde contre toute tentative de négociation avec les putschistes, au risque de créer une nouvelle jurisprudence pour les régimes putschistes. Il rappelle l’exemple de la Côte d’Ivoire, premier État de la CEDEAO à être sanctionné après un coup d’État en 1999, précisant que le respect des protocoles régionaux a conduit au rétablissement de l’ordre constitutionnel.
«Â Tant que le Mali, le Burkina Faso et le Niger représentent des menaces pour la stabilité politique et la sécurité de la sous-région, leur retour au sein des organes de la CEDEAO ne devrait pas être négocié. Il considère toute concession comme une capitulation face à des pays violant les règles démocratiques et les textes fondateurs de la CEDEAOÂ », a conclu ‘ancien ministre ivoirien.
La CEDEAO prête à trouver une solution négociée
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a réagi au retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de l’organisation, affirmant n’avoir pas été officiellement informée de cette décision et se disant prête à trouver une solution négociée.
Dans un communiqué publié le 29 janvier, la CEDEAO a déclaré que « les trois États sont des membres essentiels de la communauté et il est impératif de trouver une solution négociée pour les sortir de l’impasse politique actuelle ».
Que reproche-t-on à la CEDEAO?
Dans leur communiqué dimanche, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, ont notamment reproché à la CEDEAO, « son éloignement des idéaux des pères fondateurs et du panafricanisme, son influence de puissances étrangères, sa menace pour ses États membres et non-assistance dans la lutte contre le terrorisme et l’insécurité et imposition de sanctions jugées « illégales, illégitimes, inhumaines et irresponsables en violation de ses propres textes »