Dans une analyse détaillée, Cheikh Niang, ancien ambassadeur du Sénégal, explore les implications géopolitiques du retour de Donald Trump à la Maison-Blanche pour l’Afrique.
Dès le début, le diplomate met en lumière la complexité de la situation en affirmant : « Le retour de Trump à la tête des États-Unis dépasse le cadre d’une simple politique étrangère américaine. » Selon lui, « il s’agit d’un phénomène complexe et multidimensionnel susceptible de redéfinir les relations internationales, les priorités géostratégiques et les dynamiques économiques mondiales. »
Évoquant le mandat précédent de Trump, Niang rappelle que « l’Afrique, souvent reléguée au deuxième plan des priorités de Washington, à vu ses enjeux abordés sous un prisme principalement utilitaire. » Il prévoit que cette approche perdurera, marquée par « une logique transactionnelle où l’asymétrie des relations sera davantage exacerbée par une recherche de rentabilité. »
Dans ce contexte, Cheikh Niang appelle à un sursaut stratégique pour le continent. « L’Afrique doit investir dans une souveraineté économique réelle, reposant sur des bases solides en matière d’indépendance industrielle, énergétique et financière », recommande-t-il.
Selon lui, l’autosuffisance doit devenir une priorité stratégique, trop longtemps négligée. Il insiste également sur l’urgence de rompre avec « la logique de dépendance et de soumission aux puissances étrangères. »
Face à un environnement géopolitique instable, marqué par l’expansion des influences chinoises et russes, l’ancien ambassadeur prévient : « Trump pourrait envisager l’Afrique sous un prisme pragmatique et transactionnel, accentuant l’isolement des États-Unis tout en privilégiant des partenariats ponctuels orientés sur des intérêts réciproques. »
Enfin, il exhorte le continent à jouer un rôle central dans l’arène mondiale : « Loin d’être une simple périphérie, l’Afrique doit s’imposer comme un acteur majeur sur l’échiquier des puissances mondiales. »
Pour rappel, Donald Trump a été officiellement investi lundi comme 47e président des États-Unis, marquant son retour à la Maison-Blanche quatre ans après sa défaite face à Joe Biden.