L’interview exclusive de BENIN WEB TV du lieutenant-colonel B. Aubier, coopérant français au sein des forces armées béninoises, offre un éclairage rare sur le rôle des coopérants français dans le pays. Évoluant sous un statut particulier, ces experts militaires et civils sont intégrés dans des structures locales pour contribuer à des projets spécifiques, renforçant ainsi la coopération bilatérale entre le Bénin et la France.
Comme l’explique le lieutenant-colonel Aubier, les coopérants français dépendent du ministère des Affaires étrangères français et doivent être accrédités par les autorités béninoises. « Nous ne sommes pas des diplomates, nous travaillons au profit d’une structure et sommes insérés dans cette structure pour pouvoir travailler correctement », précise-t-il.
Ces coopérants évoluent dans divers domaines stratégiques tels que l’armée de terre, la marine nationale, ou encore des institutions de formation comme l’Académie logistique de Ouidah ou le CPADD (Centre de Perfectionnement aux Actions Post-Conflictuelles de Déminage et de Dépollution). Leur présence repose sur un partenariat structuré à travers un plan de coopération validé sur plusieurs années.
Au sein de l’armée béninoise, le lieutenant-colonel Aubier agit en tant que conseiller pour la Direction des écoles et des sports, une structure chargée de la formation militaire. « Mon rôle consiste à appuyer cette direction sur l’ensemble des projets qu’elle veut mettre en Å“uvre », souligne-t-il. Cela inclut l’organisation de formations en France pour des stagiaires béninois, la coordination avec le ministère français des Affaires étrangères, et le suivi des projets.
Selon lui, cette coopération est essentielle pour structurer les capacités locales. « Quand un stagiaire béninois est formé en France, cela crée une expertise commune et renforce les liens entre nos deux pays », ajoute-t-il.
Un partenariat gagnant-gagnant
Le partenariat ne se limite pas aux forces armées. Il s’étend à d’autres secteurs comme les douanes ou la sécurité des frontières. Par exemple, un coopérant français a récemment aidé les douanes béninoises à structurer leur lutte contre le trafic de stupéfiants, un enjeu stratégique tant pour le Bénin que pour la France. « Tous les stupéfiants interceptés ici n’arrivent pas en France », illustre le lieutenant-colonel Aubier, insistant sur l’intérêt mutuel de cette collaboration.
Cette coopération permet également au Bénin d’accéder à des formations de pointe tout en bénéficiant de l’expertise française directement sur le terrain. « Le Bénin voit son intérêt puisqu’il peut envoyer des gens se faire former ou recevoir des formateurs de France pour des formations spécifiques », explique le lieutenant-colonel.
En retour, la France tire profit de ces collaborations en renforçant sa présence stratégique et en développant des relais locaux compétents et familiers de ses standards opérationnels.