Le Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Adama Bictogo, traverse une période difficile. Tout comme Guillaume Soro et Hamed Bakayoko, autrefois, le maire de Yopougon se retrouve au cÅ“ur d’une tempête potentielle.
Il y a quelque temps, Adama Bictogo avait commenté la situation de Guillaume Soro en disant : « libère le tabouret ». Cependant, comme le dit le proverbe, on pense souvent que les problèmes n’arrivent qu’aux autres jusqu’à ce que ces problèmes nous touchent. Récemment, le Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire a été sous les feux de l’actualité. En tant que nouveau maire de Yopougon et figure majeure de la société SNEDAI, il se retrouve au centre de l’attention en raison de l’apparition de son entreprise dans un rapport inquiétant de la Cour des comptes.
Selon le confrère Afrique sur 7, cette institution n’a pas retrouvé de traces des montants versés par la SNEDAI à l’État de Côte d’Ivoire. Face à cette situation qui pourrait ressembler à une accusation, la société d’Adama Bictogo a réagi en se défendant dans un communiqué qui affirme que la SNEDAI « a toujours respecté régulièrement ses obligations » envers l’État de Côte d’Ivoire et aurait versé « sa part contractuelle conformément aux modalités connues des parties signataires de la convention. »
En toute logique, si l’entreprise d’Adama Bictogo possède des preuves de ces paiements à l’État ivoirien, elle n’aurait pas dû être mentionnée dans cette affaire. En vérifiant simplement ces preuves, la Cour des comptes aurait pu éviter de citer publiquement la SNEDAI, sachant l’impact négatif que cela pourrait avoir sur son image.
Si les fonds versés par la SNEDAI ont été détournés, c’est à l’État de faire la lumière sur qui, au sein de son organisation, a accès à ces fonds. Par ailleurs, l’entreprise d’Adama Bictogo souligne dans son communiqué que « la SNEDAI Côte d’Ivoire n’a pas accès aux fonds déposés sur ces comptes séquestres, dont l’État reste le seul et unique détenteur. »
Adama Bictogo, vers l’échec ?
Le 19 octobre dernier, le journal d’investigation Africa Intelligence a révélé qu’Alassane Ouattara envisageait la mise en place d’un nouvel appel d’offres pour sélectionner un nouveau fabricant de passeports ivoiriens, alors que le contrat actuel arrive à expiration cette année. Sous le régime précédent de Gbagbo, aucun appel d’offres n’avait été lancé pour ce marché.
Cette décision du président ivoirien de mettre en compétition des entreprises étrangères avec un membre de son propre camp suscite des interrogations quant aux prochaines étapes pour Adama Bictogo, député d’Agboville et président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire.
Sa position pourrait être compromise dans cette affaire, d’autant plus qu’il est l’un des potentiels candidats du RHDP pour les élections présidentielles de 2025.