En Côte d’Ivoire, l’annonce inattendue du décès de l’ancien Président Henri Konan Bédié a suscité de fortes émotions collectives. En cette période de tristesse nationale, Laurent Gbagbo a exprimé ses regrets à propos de certaines lacunes du président Alassane Ouattara.
Henri Konan Bédié, ancien chef d’État ivoirien et président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), est décédé brusquement à Abidjan le mardi 1er août 2023, à la suite d’un malaise. La nation tout entière a été plongée dans une période de deuil en raison de cette disparition inattendue. Face à cette tristesse, le président Alassane Ouattara a déclaré un deuil national de dix jours en hommage au défunt et a annulé les célébrations du 63e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire.
Laurent Gbagbo, son prédécesseur, a félicité cette décision tout en mettant en évidence certaines lacunes. Lors de l’AN 63 en Côte d’Ivoire, le porte-parole du PPA-CI, Justin Koné Katinan, a lu sa déclaration. Dans cette déclaration, Laurent Gbagbo a exprimé implicitement ses critiques envers le président Alassane Ouattara et son gouvernement, soulignant des problèmes importants concernant le processus de réconciliation nationale et le sort des détenus politiques.
Ce que reproche Laurent Gbagbo au président Ouattara
Le président du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire a exprimé son mécontentement quant à l’absence du président Ouattara d’utiliser la mort de Bédié pour répondre à sa demande répétée de créer un cadre propice à la fin des conflits politiques qui ont eu lieu au cours des deux dernières décennies.
« Je déplore que le Président de la République n’ait pas saisi cette opportunité pour répondre à l’une des demandes maintes fois formulées par feu le Président Henri Konan Bédié, celle de créer un contexte favorable en vue de résoudre de manière définitive les conflits politiques qui ont émaillé les deux dernières décennies », a-t-il confié.
Par ailleurs, Laurent Gbagbo a évoqué la situation des prisonniers politiques, en particulier ceux concernés par les crises qui ont suivi les élections de 2011, ainsi que le problème du « troisième mandat ». Malgré les appels lancés par feu Henri Konan Bédié, il a exprimé son mécontentement face au maintien en détention de plusieurs personnalités importantes de ces crises. Selon Gbagbo, des personnes telles que le Général Dogbo Blé, Katet Gnontoa, Aby Jean et Seka Yapo Anselme, qui font partie des Forces de Défense et de Sécurité, sont toujours détenues douze ans après ces événements.
Selon l’ancien président ivoirien, le manque de clémence à l’égard de ces individus, quelles que soient les charges retenues contre eux, combiné à l’absence de poursuites contre des personnes prétendument proches du régime malgré les graves charges retenues contre eux, risque de transformer leurs peines correctives en représailles.