Les accusations portées par le Capitaine Ibrahim Traoré contre le régime d’Abidjan ont été au cÅ“ur de la 28e Tribune du PPA-CI, parti de Laurent Gbagbo.
L’affaire remonte au jeudi 11 juillet. Le Capitaine Ibrahim Traoré, chef de la junte militaire au pouvoir au Burkina Faso, a accusé ses voisins ivoiriens et béninois de vouloir déstabiliser son pays lors d’une rencontre avec les forces vives de la nation.
Dans ses déclarations, le président de la transition a explicitement accusé la Côte d’Ivoire d’héberger « un centre d’opérations pour déstabiliser » le Burkina Faso, affirmant détenir « des preuves physiques ». « Il y a effectivement un centre d’opérations à Abidjan visant à déstabiliser notre pays. Personne ne peut le nier et nous présenterons des preuves tangibles pour appuyer nos dires », a-t-il déclaré.
Évoquant ce sujet ce jeudi, Justin Koné Katinan, vice-président du parti de Laurent Gbagbo, a dénoncé le « silence » du gouvernement ivoirien face à « ces graves accusations », interprétant ce mutisme comme « du mépris pour le peuple ivoirien ». « Le PPA-CI interpelle vigoureusement le gouvernement pour qu’il fournisse des explications sur cette affaire. Elle est trop sérieuse pour qu’il garde le silence là-dessus », a déclaré M. Katinan au nom du PPA-CI, dénonçant également « des faits graves qui portent atteinte à l’honneur de notre pays ».
En effet, il a profité de cette tribune pour aborder la possible installation d’une base américaine dans le nord de la Côte d’Ivoire, qui reste aussi sans explication claire de la part du gouvernement ivoirien. « Nous exigeons également des explications sur l’éventuelle présence future d’une base militaire étrangère à Odiénné », a-t-il précisé.
Poursuivant, l’ancien ministre ivoirien du Budget et vice-président du PPA-CI a annoncé que son parti, par le biais de ses députés, demanderait une enquête parlementaire sur ces questions. « Ce sont des accusations graves qui ne peuvent pas être ignorées. Le peuple doit être informé et comprendre les tenants et aboutissants de ces accusations », a-t-il souligné, interpellant le régime sur sa « diplomatie belliciste » envers ses voisins de la sous-région. « Nous demandons au gouvernement de revoir l’histoire de la Côte d’Ivoire et d’abandonner cette diplomatie belliciste. »