Alors que l’on s’attendait à ce que le président ivoirien, Alassane Ouattara, annonce, dans son discours traditionnel sur l’état de la nation à la veille de la célébration de l’indépendance, la libération des prisonniers politiques, ce dernier a simplement évité la question.
C’est un gros camouflet pour Laurent Gbagbo et Henri Kona Bébié, qui avaient demandé au chef de l’Etat ivoirien, la libération des prisonniers politiques des différentes crises électorales traversées par le pays. Gbagbo avait, lors de sa rencontre avec Ouattara, demandé la libération de 110 prisonniers, dont il en avait fait la liste. Pour sa part, Bédié a fait la même demande dans une lettre au Président.
Alors que Ouattara a pris un décret pour la libération, vendredi, de plusieurs personnalités politiques emprisonnées dans le cadre des troubles liées à la présidentielle de 2020, on était plus que convaincu qu’il ferait une nouvelle annonce de remise en liberté pour d’autres. Mais le chef de l’Etat ivoirien a driblé tout le monde et à aucun moment de son discours, il n’a fait cas de cela.
Le président a accordé la grâce présidentielle, certes, mais à 3000 prisonniers condamnés pour des délits, autre que les « crimes de sang ». Il va sans dire que les attentes de Gbagbo et Bédié n’ont pas été abordées dans le discours du Président. La question est de savoir si Ouattara n’entend pas accéder à leurs demandes ou s’il compte le faire autrement.
Dans tous les cas, c’est un premier revers pour les anciens présidents et une façon pour le président Ouattara de montrer que même s’il est disposé à Å“uvrer pour la réconciliation en Côte d’Ivoire, il demeure celui qui contrôle la situation et qu’il ne compte céder à aucune pression.