Le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine a annoncé ce lundi, la suspension jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel, du Burkina Faso de l’organisation continentale.
Les jours passent et se ressemblent malheureusement pour le Burkina Faso. Après la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le pays a été suspendu de l’Union Africaine. « Le Conseil décide (…) de suspendre la participation du Burkina Faso à toutes les activités de l’UA jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel dans le pays», a annoncé dans un tweet le Conseil de paix et sécurité, en charge des conflits et questions de sécurité au sein de l’UA.
Vendredi, la CEDEAO avait décidé de la suspension du Burkina Faso de ses instances, suite au coup de force militaire mené par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Dans le communiqué final publié par l’organisation sous-régionale, une délégation de la CEDEAO devrait se rendre à Ouagadougou ce lundi 31 janvier 2022, pour mener des consultations avec les dirigeants militaires et faire l’évaluation de la situation dans le pays, en vue de soumettre un rapport à la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement.
Les chefs d’Etat-Major de la CEDEAO à Ouaga
Avant la mission diplomatique annoncée par la CEDEAO pour ce lundi 31 janvier au Burkina Faso, les membres du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) qui ont pris le pouvoir au Burkina Faso, ont eu une séance de travail, avec une délégation de chefs d’Etat-Major des pays membres de la CEDEAO le dimanche 30 janvier 2022.
Les deux parties ont discuté de la situation politique du pays, marquée par le renversement du président Roch Kaboré. Au cours de la séance, la junte militaire a salué « cette marque d’intérêt de la CEDEAO, manifestée par l’envoi de la présente mission » et expliqué aux émissaires de l’organisation communautaire, que les récents changements politiques répondent aux attentes des populations en termes de sécurité, de refondation de la Nation burkinabè, et des valeurs de la République.
Tout comme la plupart de ses voisins de la sous-région, le Burkina Faso est confronté depuis 2015, à une spirale de violences attribuées à des mouvements djihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique qui ont fait au moins 2.000 morts et 1,4 million de déplacés.