L’Algérie affirme privilégier une solution politique à la crise au Sahel et rejette toute approche militaire, tandis que le Mali, qui favorise une stratégie militaire concertée avec le Burkina Faso et le Niger, accuse l’Alger d’ingérence et de collusion avec les groupes terroristes.
Les relations diplomatiques entre le Mali et l’Algérie se détériorent davantage, exacerbées par des divergences sur la lutte contre le terrorisme au Sahel. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a récemment réitéré la position de son pays en faveur d’une question politique, rejetant la voie militaire qu’il considère comme inefficace. « La solution militaire est inopérante au Sahel, notamment au Mali, car elle a échoué à trois reprises », a-t-il déclaré, tout en défendant les signataires de l’Accord d’Alger et en appelant à de nouvelles négociations avec ces groupes, refusant de les désigner comme des « bandes terroristes ».
En réponse, le ministère malien des Affaires étrangères a publié un communiqué accusant l’Algérie de complicité avec les groupes terroristes et d’ingérence dans les affaires internes du Mali. Bamako critique ce qu’il qualifie de « sympathie manifeste » d’Alger envers ces groupes et rejette toute éventuelle médiation algérienne. Le Mali appelle l’Algérie à se concentrer sur ses propres défis internes, citant particulièrement la question kabyle.
Cette crise s’inscrit dans une série de différends ayant marqué les relations bilatérales. En décembre 2023, les deux pays avaient déjà rappelé leurs ambassadeurs compétents, témoignant de tensions grandioses.