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Démantèlement de bases militaires en Afrique : un débat émotionnel ?

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Depuis la montée des mouvements « anti-français » au Sahel, le démantèlement des bases militaires étrangères, principalement françaises, s’est imposé comme une tendance dans plusieurs pays africains. Derrière cette aspiration affichée à l’autodétermination, on perçoit cependant un phénomène de mode, souvent guidé par des considérations émotionnelles plutôt que rationnelles.

Des appels populaires ont conduit au départ des troupes françaises du Mali, du Burkina Faso et du Niger, déclenchant un effet domino qui a touché d’autres puissances, comme les États-Unis, tandis que certaines nations occidentales ont choisi de quitter discrètement la région. Ces décisions, souvent impulsées par des mouvements panafricanistes et anti-impérialistes, illustrent une volonté de rupture, mais posent également la question de la durabilité de ces choix dans un contexte de sécurité fragile.

Une stratégie de remplacement contestable ?

Alors que certains pays africains exigent le départ des bases militaires françaises, ils sollicitent simultanément l’aide d’autres partenaires, notamment sous la forme de Groupes militaires privés (GMP). Si ces acteurs n’implantent pas officiellement de bases, leur présence suscite des inquiétudes. Ces collaborations, souvent opaques, reposent sur des accords impliquant des concessions économiques, notamment dans le secteur minier, parfois accompagnées d’exactions contre les populations locales.

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Malgré ces nouveaux partenariats, le transfert de compétences militaires et la formation des forces locales pour assurer leur propre sécurité restent insuffisants. Pendant ce temps, les populations subissent de plein fouet les conséquences des incursions terroristes, aggravées par le vide sécuritaire laissé par le départ des anciennes puissances.

Un débat rationnel évincé ?

Le positionnement militaire des grandes puissances, au-delà de leur quête d’hégémonie, répond à des enjeux sécuritaires réels. Le grand banditisme, les trafics transnationaux et l’expansion des mouvements extrémistes sont des menaces qui nécessitent une réponse coordonnée. Cependant, les discours populistes et les théories complotistes occultent souvent ces enjeux, mettant davantage l’accent sur les responsabilités supposées des puissances occidentales dans la paupérisation du continent.

Par ailleurs, l’attrait croissant de nouveaux partenaires, notamment la Chine et la Russie, alimente une recomposition des alliances. Ces acteurs, souvent perçus comme plus conciliants, tirent parti des frustrations envers les anciennes puissances coloniales pour asseoir leur influence, sans pour autant offrir de solutions structurelles aux défis sécuritaires et économiques de la région.

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Lueur d’autodétermination ou illusions ?

La montée des discours sur l’autodétermination masque parfois des réalités plus complexes. Avant la colonisation européenne, les rivalités pour le contrôle de l’Afrique impliquaient déjà diverses puissances, notamment le monde arabe. Aujourd’hui, le terrorisme, qui se nourrit d’idéologies religieuses et civilisationnelles, est en partie une réponse à l’intervention occidentale, mais il reflète également des enjeux internes au continent.

Pour les pays africains, il est crucial de dépasser les illusions d’un « bon » partenaire contre un « mauvais » allié. Les défis sécuritaires, économiques et sociaux nécessitent une approche pragmatique et une véritable souveraineté stratégique, sans dépendre excessivement d’acteurs extérieurs. Comme le dit un adage bien connu : « Le diable que l’on connaît est souvent préférable à l’ange que l’on nous promet. »

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