La journaliste E. Jean Carroll accuse à nouveau Donald Trump de l’avoir violée dans un grand magasin new-yorkais dans les années 1990. Ses avocats demandent un procès au civil dans le courant de l’année 2023.
Donald Trump de nouveau confronté à la justice. Une journaliste américaine a décidé de relancer son action en justice civile contre l’ancien président des États-Unis, qu’elle accuse de viol. Des faits qui se seraient déroulés dans les années 90.
Ce jeudi 24 novembre, E. Jean Carroll, une journaliste américaine, a relancé son action en justice civile contre l’ancien chef d’État, grâce à une nouvelle loi à New York, qui protège les victimes d’agressions sexuelles. Cette double affaire judiciaire de viol et de diffamation présumés les oppose depuis 2019. Mais en octobre, les deux principaux concernés ont produit leurs dépositions sous serment devant un juge new-yorkais.
Une nouvelle loi
Pour la procédure en diffamation, E. Jean Carroll avait attaqué Donald Trump au civil au mois de novembre 2019. Elle l’accusait de l’avoir diffamée pour avoir qualifié de « mensonge complet », en juin 2019, ses allégations de viol dans une cabine d’essayage d’un grand magasin new-yorkais en 1995 ou 1996. Lorsqu’il était en fonction, l’ancien président républicain avait déclaré ne l’avoir jamais rencontrée et qu’elle n’était « pas son genre de femme ». Au sujet des accusations de viol, la journaliste n’avait pas pu déposer plainte en 2019 puisque les faits allégués étaient prescrits.
Mais ce jeudi 24 novembre, retournement de situation. Une nouvelle loi de l’État de New York (« Adult Survivors Act », ndlr) est entrée en vigueur. Elle permet, pendant un an, aux victimes d’agressions sexuelles de réactiver leurs anciennes plaintes et réclamer un procès au civil. De ce fait, dans le cas de la journaliste, le cabinet d’avocats de la plaignante et la justice fédérale de Manhattan ont rendu publics plusieurs documents judiciaires.
Pendant 20 ans, la journaliste est restée silencieuse
Sur ces derniers, Donald Trump est accusé de « viol » et la journaliste y demande un procès au civil en 2023 afin d’obtenir des dommages et intérêts. Dans l’introduction de la plainte qui relate l’entièreté des faits, Donald Trump y est accusé « il y a environ 27 ans (…), dans le grand magasin de luxe Bergdorf Goodman sur la Cinquième Avenue à New York (de) s’être saisi de E. Jean Carroll, de l’avoir plaquée et coincée contre la paroi d’une cabine d’essayage avec son épaule et de l’avoir violée ».
Pendant 20 ans, la journaliste est restée silencieuse, avant d’évoquer les faits dans un livre à la fin des années 2010, à la faveur du mouvement #MeToo, lancé en 2017. « Si je respecte et admire les gens qui prennent la parole, ce cas constitue malheureusement un détournement de l’objectif de la loi qui crée un grave précédent et risque de délégitimer la parole de victimes véritables », a réagi Alina Habba, avocate de Donald Trump dans le dossier. *
En octobre dernier, l’ancien président avait qualifié ces accusations de « canular et de mensonge ». Cette nouvelle diatribe de l’homme d’affaires le 12 octobre sur son réseau Truth Social, tournant en dérision ce viol présumé, permet également à E. Jean Carroll de relancer le volet diffamation de son action en justice contre Donald Trump, visé cette fois comme simple citoyen sans immunité présidentielle.