« Rien n’est interdit par principe », a répondu prudemment Emmanuel Macron, interrogé lundi à La Haye à propos de l’hypothèse d’envoi d’avions de chasse à l’Ukraine pour l’aider à combattre l’invasion russe.
Comme pour les chars Leclerc, la porte reste entrouverte, à certaines conditions. « Rien n’est interdit par principe », a prudemment répondu Emmanuel Macron ce lundi 30 janvier lorsqu’il a été interrogé à La Haye sur l’hypothèse d’envoi d’avions de chasse à l’Ukraine pour l’aider à combattre l’invasion russe. Un souhait formulé cinq jours plus tôt par le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky.
Et à l’instar des chars Leclerc, le président français a tout de suite tenu à lister un certain nombre de conditions primordiales pour qu’une telle aide voit le jour, près d’un an après le début de l’invasion russe en Ukraine. Il a ainsi évoqué des «Â critères », avant toute décision, comme le fait qu’une «Â demande »Â soit «Â formulée »Â par l’Ukraine et que cela ne «Â soit pas escalatoire »Â dans le conflit en cours. Le chef de l’État a également souligné que cette hypothétique livraison ne devait pas être «Â de nature à toucher le sol russe mais bien à aider l’effort de résistance »Â et que cela «Â ne vienne pas affaiblir la capacité de l’armée française ».
Depuis les Pays-Bas, Emmanuel Macron a donc réitéré la position de la France au sujet des livraisons d’armes lourdes, tout en soulignant que les Ukrainiens « ne font pas cette demande aujourd’hui ». Or, « c’est à l’aune de ces trois critères que nous continuerons de regarder au cas par cas » les livraisons d’équipements militaires, a-t-il ajouté.
« Ce serait un grand pas »
« C’est en fonction des demandes qui sont formulées mais pas en fonction des bruits qui courent » que les décisions sont prises, a encore souligné Emmanuel Macron en précisant que le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, était attendu dès mardi à Paris pour des entretiens avec son homologue Sébastien Lecornu. Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a souligné de son côté qu’il n’y avait « pas de tabou mais que ce serait un grand pas » si des avions de chasse étaient livrés à Kiev. Les Pays-Bas n’ont pas non plus reçu pour l’heure de demande de Kiev en ce sens, a-t-il dit, en approuvant les critères déroulés par son homologue français.