En Italie, la décision d’un juge de relaxer un gardien d’école qui a tripoté les fesses d’une élève parce que l’acte « a duré juste 10 secondes », fait l’objet d’une vive polémique dans le pays et sur les réseaux sociaux.
Depuis quelques heures, des italiennes partagent des vidéos d’elles-mêmes en train de se frotter les seins pour protester contre la décision d’un juge qui a refusé de punir un gardien d’école inculpé pour harcèlement sexuel. L’incident s’est déroulé dans une école de Rome, lorsque le gardien de 66 ans, Antonio Avola, a plongé sa main dans le pantalon d’une élève de 17 ans, pour tripoter ses fesses. Présenté au juge suite à une plainte des parents de la jeune fille, le gardien a avoué l’acte, affirmant qu’il l’avait fait comme « une blague ». Les procureurs avaient demandé que l’homme âgé reçoive une peine de trois ans et demi pour agression sexuelle.
Mais lors de sa comparution cette semaine, le juge a acquitté le gardien Avola de toutes les charges, parce que la « soudaineté de l’action, sans aucune insistance dans l’action de toucher, relevant presque de l’effleurement, ne permettait pas de caractériser l’intention libidineuse ou concupiscente généralement requise par le droit pénal». Et donc l’accusé a été relâché au grand étonnement des associations des parents d’élèves.
Cette décision du juge a très vite suscité une avalanche de réaction sur la toile. L’acteur italien Paolo Camilli a publié une vidéo sur son compte TikTok dans laquelle il s’est filmé en train de se frotter la poitrine pendant près de 10 secondes en silence, soulignant la durée pendant laquelle le gardien a pu agresser l’adolescent.
Tel un coup de sifflet, sa vidéo a déclenché une vague de protestations sur les réseaux sociaux, avec les hashtags 10secondi (10 secondes) et palpatabreve (bref tâtonnement) utilisés pour partager l’indignation. Des milliers de personnes ont participé à la manifestation, certaines vidéos étant partagées par des personnalités notables, dont Chiara Ferragni, une célèbre influenceuse italienne des médias sociaux avec près de 30 millions de followers.
Ce n’est pas la première fois qu’une telle décision des juges italiens suscite l’indignation dans le pays. En 2016, un Italien de 65 ans accusé d’avoir tripoté ses collègues féminines a été déclaré non coupable de harcèlement sexuel parce qu’un tribunal italien a jugé qu’il était animé d’un sens de l’humour immature.