« Poste de police clandestin » en plein New York, cyberharcèlement: la justice américaine a haussé le ton lundi en annonçant deux arrestations à New York et des dizaines d’inculpations contre des officiels de la sécurité chinoise.
La justice américaine a annoncé lundi 17 avril, l’arrestation de deux suspects et la délivrance de 34 inculpations pour contrer des opérations clandestines de la police chinoise à l’étranger, notamment une antenne clandestine opérant en plein New York. Ces affaires « illustrent encore davantage l’ampleur des efforts déployés par l’État chinois pour étendre sa vision autoritaire du monde aux habitants de cette ville », New York, et « de ce pays », les États-Unis, a souligné le procureur fédéral de Brooklyn, Breon Peace, lors d’une conférence de presse avec des représentants de la police fédérale (FBI) et du ministère de la Justice.
Trois enquêtes distinctes
Dans un premier dossier, deux suspects, des citoyens américains identifiés comme Lu Jianwang, 61 ans et Chen Jinping, 59 ans, ont été arrêtés lundi à leur domicile à New York, sous le soupçon d’avoir participé aux opérations d’un « poste de police » clandestin au coeur de Chinatown, sur l’île de Manhattan. Ils ont aussi été inculpés pour destruction de preuves.
Selon le procureur de Brooklyn, les locaux, fermés par le FBI à l’automne 2022, occupaient « un étage entier » d’un « immeuble de bureaux anodin« . Ils offraient à la fois des services administratifs à la communauté chinoise, comme des renouvellements de permis de conduire, mais les deux suspects auraient agi sur ordre de Pékin et de manière plus secrète pour surveiller et faire pression sur des opposants, selon la justice américaine.
« A une occasion au moins, un fonctionnaire de la police nationale chinoise a demandé à l’un des accusés, un citoyen américain, d’aider à localiser un militant pro-démocratie d’origine chinoise vivant en Californie », a décrit Breon Peace. La présence de ce type d’antenne clandestine a été dénoncée dans d’autres pays occidentaux, comme le Canada, les Pays-Bas et la République tchèque, et nourrit les accusations d’espionnage contre Pékin, qui les dément.