Lors du vote du budget prévisionnel de l’Assemblée nationale, la minorité parlementaire a voté contre. Justifiant leur position, l’élu de la 13ème circonscription électorale sur la liste des démocrates, Taïrou Imorou, a déploré le peu d’égard qui est accordé aux parlementaires.
Les députés du groupe parlementaire Les Démocrates n’ont pas voté lundi dernier contre le budget prévisionnel de l’Assemblée nationale parce qu’il a été mal monté, mais parce que le comportement du président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou, friserait la ruse et le mépris. C’est du moins les explications données par le député Taïrou Imorou.
Pour le parlementaire, c’est la première fois dans l’histoire politique du Bénin démocratique « qu’on procède à l’étude du budget en procédure d’urgence ».
« J’ai voté contre ce budget, non pas parce que le budget est mal fait, mais simplement parce que le comportement du président de l’Assemblée et du gouvernement frise le mépris et la ruse« , a confié le parlementaire.
Le parlementaire déplore le fait que l’Assemblée nationale, qui devrait être une institution de contrepouvoir, devienne l’anus de l’exécutif. L’honorable Taïrou Imorou rend responsable Louis Vlavonou de l’humiliation que subissent les députés de la part de l’exécutif.
« L’Assemblée nationale, qui est la deuxième institution de l’État, mérite qu’on la respecte. Et on se rend compte que c’est avec la complicité du président de l’Assemblée même que notre parlement est méprisé« , s’indigne l’honorable Taïrou Imorou.
L’intégralité de la justification du parlementaire
Vous n’êtes pas sans savoir que suite au conseil des ministres du mardi 26 septembre dernier, le gouvernement a adopté le budget de l’État pour l’exercice 2024. Normalement, selon les règles, l’Assemblée vote son budget prévisionnel, le reverse au ministre des finances et c’est à ce dernier de l’insérer dans le budget national.
Mais quelle surprise de constater qu’après ce conseil des ministres, le président de l’Assemblée nationale invite les honorables députés à une session extraordinaire pour l’étude et le vote de son projet de budget pour l’exercice 2024, en procédure d’urgence.
C’est mettre la charrue avant les bÅ“ufs. Comment le gouvernement a-t-il pu prendre en compte notre budget avant de l’incorporer dans le budget national de l’année 2024 ? Ce sont des interrogations. Nous arrivons à l’ouverture de la session et on nous demande de procéder en urgence à l’examen et au vote du budget. C’est la première fois que nous procédons à l’étude du budget en procédure d’urgence.
Cela ne s’est jamais fait. Cela veut dire que le gouvernement s’est mis quelque part dans un coin et a élaboré notre budget à notre insu pour nous le imposer. Voilà les raisons parmi tant d’autres qui m’ont amené à voter contre ce budget.
Le président de l’Assemblée nationale a trouvé que nous sommes des gens qui votons contre notre propre budget et que, de ce fait, nous rejetons notre salaire. Mais laissez-moi lui dire que ce n’est pas parce qu’on a faim qu’il faut manger n’importe quel repas.
L’Assemblée nationale, qui est la deuxième institution de l’État, mérite qu’on la respecte. Et on se rend compte que c’est avec la complicité du président de l’Assemblée même que notre parlement est méprisé.