Dans le cadre des discussions budgétaires pour 2025, les sénateurs ont adopté ce mercredi un amendement audacieux visant à supprimer certains privilèges accordés aux anciens présidents de la République et anciens Premiers ministres.
Cette proposition, défendue par la sénatrice centriste Nathalie Goulet et adoptée malgré l’opposition du gouvernement, prévoit de mettre fin aux 2,8 millions d’euros annuels dédiés aux avantages matériels et humains octroyés à ces anciens dirigeants. Sous l’impulsion de sa majorité de droite et du centre, le Sénat s’inscrit dans une logique de réduction des dépenses publiques. Les coupes budgétaires envisagées concernent aussi bien les ministères que les indemnisations pour arrêts maladie, et les anciens chefs d’État et de gouvernement n’échappent pas à cette dynamique.
En 2023, les frais liés aux anciens Premiers ministres, comme Édith Cresson et Jean Castex, se sont élevés à 1,42 millions d’euros, marquant une hausse de 11 % par rapport à 2022. Avec l’arrivée de trois nouveaux anciens Premiers ministres, Élisabeth Borne, Gabriel Attal et Michel Barnier, ces coûts pourraient encore augmenter.
Quant aux anciens présidents, leurs privilèges restent significatifs : bureaux, personnel (réduit progressivement après cinq ans) et véhicule avec chauffeur. Ces avantages, bien que symboliques, représentent un poids considérable pour les finances publiques, nourrissant le débat sur leur pertinence dans un contexte économique tendu.
Une autre mesure phare concerne la suppression du Haut-commissariat au Plan (HCP), dirigé par François Bayrou depuis sa création en 2020. Depuis la nomination de ce dernier au poste de Premier ministre en décembre dernier, l’avenir de cette institution était incertain. Nathalie Goulet a déclaré un manque de pilotage et justifié la suppression des 1,9 millions d’euros annuels alloués au HCP. Cette décision pourrait rouvrir le débat sur la réorganisation des structures prospectives, comme France Stratégie.
Le projet de budget pour 2025 sera soumis au vote du Sénat ce jeudi, où il devrait être adopté grâce à la majorité sénatoriale. Toutefois, les discussions prévues en commission mixte paritaire le 30 janvier pourraient s’avérer plus houleuses.