Accusé d’avoir dissimulé du chanvre indien au sein de la prison centrale de Libreville et torturé par les gardiens de l’agence pénitentiaire, le 15 septembre 2021, le béninois Thomas Glokpon est décédé suite à ses blessures. Frustré par cette situation, l’association SOS Prisonniers Gabon a saisi la ministre de la Justice pour l’ouverture d’une enquête.
Un deuxième décès, en moins d’un mois dans l’établissement carcéral de Libreville. L’association SOS Prisonniers Gabon (SPG) a informé ce jeudi 21 octobre du décès du détenu béninois, Thomas Glokpon, âgé de 54 ans. A en croire les rapports du média Gabon review, ce dernier qui est passé de vie à trépas le 8 octobre 2021, aurait subi des actes de tortures trois semaines plus tôt.
En effet, accusé d’avoir caché la poudre d’escobar au sein de l’agence pénitentiaire, le sujet de 54 ans, incarcéré depuis 2007 aurait été passé au « pont », une des punitions qu’affectionnent vraisemblablement les gardiens dans ce genre de cas, rapporte le média. A en croire l’association présidée par Lionel Ella Engonga, le défunt aurait aussi reçu «des coups de manches à pelle [et] des coups de câbles électriques».
Après tous ces actes de torture, «il a été mis en cellule d’isolement, menotté, avec interdiction de recevoir la visite des proches et interdiction de communiquer au téléphone du service social de la prison. […] Après avoir passé plusieurs jours en isolement, dans des conditions inhumaines, et sans soins médicaux, Thomas Glokpon en est sorti visiblement, très amorphe. À ce moment, il n’a pas non plus vu de médecin. Le vendredi 8 octobre, il s’est réveillé très tôt, comme à ses habitudes, pour aller faire sa toilette. Et c’est en traversant la cour du 2e quartier qu’il s’est écroulé, perdant connaissance» pour ne plus jamais se réveiller, raconte SOS Prisonniers Gabon.
Par ailleurs, SPG qui a adressé un courrier au ministre de la justice gabonaise Erlyne Antonella Ndembet Damas, a demandé qu’une enquête soit ouverte. L’association a aussi invité le garde des sceaux à la nécessité de garantir un accès systématique aux services de santé pour tous les prisonniers.