Acteur et témoin de la conférence des forces vives de la nation de Février 1990, l’ancien président de la cour suprême, Ousmane Batoko, 30 ans après fait l’amer constat du recul démocratique du Bénin.
L’ancien président de la cour suprême, Ousmane Batoko, S’est prononcé ce mercredi 28 Février sur une chaîne de télévision locale sur le recul démocratique qui s’observe au Bénin.
Rapporteur du comité d’organisation de la conférence et ancien président de la Cour Suprême, Ousmane Batoko semble être déçu de ce qui reste de cette assise historique dont la non prise en compte des recommandations par le général Mathieu Kérékou pourrait faire basculer le pays.
Fort heureusement, le caméléon a fait preuve d’altruisme en mettant de côté son égo et ses intérêts personnels au profit de l’intérêt général. Pour Ousmane Batoko, l’élément essentiel à retenir de la conférence, après des décennies de vie politique unipolaire, est la liberté sous toutes ses formes : la liberté d’association, d’expression, de presse et de pensée.
34 ans plus tard, le rapporteur général de cette réunion historique constate un recul dans de nombreux domaines. Malgré les efforts déployés par les régimes successifs, les acquis de cette conférence n’ont pas été préservés par les principaux acteurs de la vie politique, selon Ousmane Batoko.
Avec le temps, les libertés se sont peu à peu érodées, déplore-t-il. Il exprime également des regrets quant à certains acteurs politiques qui évoquent la liberté tout en sachant au fond d’eux-mêmes qu’ils posent des actes contraires à celle-ci.
Mieux, il estime que l’argument selon lequel les exilés seraient en conflit avec la loi n’est qu’un prétexte fallacieux. « Nous savons tous pourquoi la plupart de ceux qui sont au dehors se sont exilés » a martelé Ousmane Batoko.
Pour lui, la situation actuelle des libertés est un fardeau qui pèse lourdement sur tous ceux qui ont pris part à cette conférence historique. « Personne ne peut se satisfaire de la situation actuelle », affirme-t-il.
Toutefois, les Béninois gardent espoir car la conférence nationale a implanté en chacun d’eux l’essence même de la démocratie, se console l’ancien président de la cour suprême.