Washington était jusqu’à présent réticent à fournir des blindés lourds à l’Ukraine. Cette livraison n’est pas « une menace offensive contre la Russie », a déclaré le président américain. Quelques heures plus tôt, Berlin avait donné son aval à l’envoi de Leopard 2.
près de longues tergiversations, Washington va livrer 31 chars Abrams à l’Ukraine pour l’aider à combattre l’invasion russe, a annoncé mercredi Joe Biden, dans la foulée du feu vert allemand à l’envoi de chars à Kiev et en dépit des avertissements de Moscou. « Les États-Unis enverront 31 tanks Abrams à l’Ukraine, l’équivalent d’un bataillon ukrainien, pour renforcer les capacités militaires de l’Ukraine et lui permettre d’atteindre son objectif stratégique« , a déclaré le président américain.
« Le tank Abrams est le tank le plus performant au monde« , a vanté Joe Biden. « Il est aussi complexe à entretenir. Nous enverrons donc les équipements nécessaires pour entretenir et maintenir ces tanks sur le terrain« , a déclaré le président américain. « Il faut aussi le temps nécessaire pour que les Ukrainiens soient parfaitement formés à utiliser ces tanks« , a-t-il ajouté. La nouvelle intervient après que l’Allemagne a donné son aval à l’envoi de chars lourds Leopard 2 après des semaines d’hésitations.
« Un équipement très compliqué »
Le président Biden s’est d’ailleurs entretenu mercredi avec les dirigeants allemand, français, italien et britannique « dans le cadre de notre étroite coordination sur le soutien à l’Ukraine« , selon sa porte-parole. Kiev réclame depuis des semaines aux Occidentaux des chars modernes, les jugeant essentiels pour repousser les Russes.
Jusqu’à récemment, les États-Unis disaient ne pas être prêts à fournir leurs chars lourds les plus avancés, les Abrams, à l’Ukraine pour combattre l’invasion russe, justifiant ce refus par des questions de maintenance et de formation. La semaine dernière, le numéro trois du Pentagone, Colin Kahl, avait souligné que le char Abrams était « un équipement très compliqué« .
« Il est cher, il requiert une formation difficile, il a un moteur d’avion à réaction. Je crois qu’il consomme 11 litres de kérosène au km« , avait expliqué Colin Kahl, sous-secrétaire à la Défense pour la stratégie. « Ce n’est pas le système le plus facile à entretenir« , avait-il ajouté.