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Guinée, Mali… : les forces spéciales représentent-elles une menace pour la démocratie en Afrique ?

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Avec les coups de force auxquels le monde assiste depuis plusieurs années, il est loisible de se poser la question de savoir ce que cet état de fait réserve pour la planète, en termes de gestion de la chose de l’Etat. Dans une publication, parue dans les colonnes de Jeune Afrique, le Béninois Oswald Padonou, Docteur en sciences politiques, enseignant et chercheur en relations internationales et études de sécurité, s’est fendu d’une analyse poignante sur les cas particuliers du Mali et de la Guinée. Dans son décryptage, le politologue a pris soin de faire une retrospective sur l’histoire de ces deux pays.

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selon Oswald Padonou, avec le coup d’État mené en Guinée le 5 septembre 2021 par le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, il n’a échappé à personne que cet officier à la tête du Groupement des forces spéciales (GFS) commandait le même type d’unité militaire que le colonel Assimi Goïta, à la tête de la Transition malienne après un double coup d’État en août 2020 et mai 2021. Ce dernier commandait plus précisément le bataillon autonome des forces spéciales (BAFS).

Si la similitude relevée s’arrêtait là, on pourrait penser que c’est normal : ils sont tous les deux à la tête de l’une des unités les plus équipées et les mieux entraînées de leurs armées. Dès lors, l’initiative d’un coup d’État présente a priori moins de risque et donc plus de chance de succès.

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Mais les commentaires des internautes et même de certains « spécialistes » tendent parfois à stigmatiser ces unités et donc à envisager leur démantèlement là où elles existent, et le statu quo là où elles n’existent pas, au motif incongru qu’elles seraient source de déstabilisation politique.

Ce faisant, on traiterait encore une fois par des soins cosmétiques approximatifs, la conséquence d’un problème purement politique, et non sa cause profonde.

Réforme de la défense guinéenne

Depuis 2010, la Guinée a mené, avec le soutien des partenaires techniques et financiers internationaux, une vaste réforme du secteur de la sécurité afin de  professionnaliser les Forces de défense et de sécurité, de mieux les préparer à assurer leurs missions, et surtout de les dépolitiser.

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Ce dernier objectif n’est sans doute pas atteint et ce dernier coup d’État est à la fois le symptôme de cette incapacité à contenir les velléités putschistes de l’armée et à gouverner légitimement au service de l’intérêt général.

Pour autant, la réforme ne peut absolument pas être considérée globalement comme un échec. Si le pays a pu satisfaire les exigences onusiennes en déployant 712 personnels dont un bataillon de 650 Casques bleus de la Minusma à Kidal, c’est déjà une réussite. Surtout qu’une partie du personnel est armée par le GFS comme c’est le cas en Côte d’Ivoire et dans d’autres pays africains déployant des contingents dans les opérations de paix des Nations Unies.

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La conjoncture politique, les turbulences et les aléas liés aux ambitions démesurées et au mépris des règles démocratiques par des politiques imbus de leur arrogance ne doivent pas faire occulter les impératifs sécuritaires censés être pris en charge par des unités telles que les forces spéciales, capables d’agir de manière autonome et décisive dans un environnement hostile.

Forces spéciales, un rempart indispensable

Face au terrorisme, au grand banditisme, aux prises d’otages complexes et autres actes criminels de grande ampleur, les forces spéciales par leurs capacités d’intervention rapide et robuste, restent un rempart dont aucun État, aucune armée ne choisirait raisonnablement de se priver.

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Si même les seuls faits d’armes des Forces spéciales maliennes et guinéennes étaient d’avoir capturé des présidents à la légitimité discutable, leur démantèlement ne serait qu’un coup d’épée dans l’eau, car le danger peut venir de partout : des armées comme des insurgés qui ont en commun avec la population, de rejeter des régimes corrompus et déconnectés des aspirations des jeunes, largement majoritaires et suffisamment marginalisés.

Au Burkina Faso, le Régiment de sécurité présidentiel (RSP) de Blaise Compaoré a été dissout après sa chute en 2014 alors qu’il aurait pu être restructuré pour capitaliser les savoir-faire acquis et les réinvestir dans la lutte anti-terroriste.

Ne pas agir sous le coup de l’émotion

Les coups d’État constitutionnels et les coups d’État militaires constituent déjà des causes de recommencements perpétuels de la marche de l’Afrique subsaharienne francophone vers la stabilité politique et le progrès économique. Avec des outils de défense relativement précaires, il ne faudrait surtout pas agir sous le coup de l’émotion, par des décisions hâtives et sans discernement, en amputant les armées d’un bras opérationnel indispensable à la bonne exécution de leurs missions.

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Nul ne sait où cette énième transition conduira la Guinée. Les promesses des militaires impréparés à l’exercice du pouvoir d’État se heurtent toujours face aux dures réalités du pouvoir politique. Pour peu que l’outil de défense peut être préservé, même avec ses insuffisances, il faut limiter la casse pour que le nouveau démarrage ne soit pas un retour à la case départ.

1 COMMENTAIRE

  1. C’est plutôt ceux qui créent les forces spéciales qui constituent de menaces. Le pouvoir vient de Dieu, quand il vous le donne c’est bien mais quand vous décidez de vous auto-octroyer, c’est l’enfer qui vous fera les bienvenus. Les forces spéciales, c’est toujours les mêmes personnes qui s’y trouvent dans l’armée, si elles constituent de menaces c’est que toute l’armée constituera de menaces. Il faut dissoudre l’armée ? On ne parlera plus de pouvoir alors, l’armée c’est le pouvoir.
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