Elle serait une des conditions sine qua non de la Haute Autorité de l’audiovisuelle et de la Communication (Haac) pour son fonctionnement en 2025. L’acquisition «Â …d’un véhicule de fonction pour le Président de la Haac 7ᵉ mandature » en plus de la Toyota Padro neuve à 40 millions de FCFA qui lui est octroyée en début de ses fonctions en juillet 2024. Le Président en a fait une des conditions absolument indispensables pour sa mission à la tête de l’institution. Edouard Loko a même imploré l’indulgence des députés afin qu’ils aillent plaider chez Romuald Wadagni pour ce point précis de son budget de l’exercice 2025.
«Â …la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la Communication prie les honorables députés de bien vouloir plaider la cause de notre institution auprès du ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances pour la prise en compte des crédits relatifs aux besoins exprimés hors cadrage chiffrés à six cent vingt-cinq millions soixante-quatre mille huit cent un (625.064.801) francs CFA indispensables à la réalisation des grands projets retenus pour 2025 ». Ces besoins exprimés hors cadrage chiffrés, qui s’élèvent à 625.064.801 sont en trois points spécifiques. Il s’agit des besoins quantitatifs et qualitatifs en ressources humaines pour l’année 2025, des besoins en infrastructures numériques et des besoins en matériels roulants, dont le fameux véhicule de 25 millions de FCFA pour le président.
Comme l’a stipulé la note conceptuelle adressée au Président de l’Assemblée nationale et ses pairs, il s’agit d’une dépense de fonctionnement de l’institution «Â exprimée hors cadrage chiffr頻 ; c’est-à-dire qui ne tient pas compte du cadrage budgétaire des services du ministère de l’Économie et des Finances. Ainsi, dans un contexte économique déjà tendu, la Haute Autorité de l’audiovisuelle et de la communication (Haac) suscite l’attention avec sa demande controversée d’un budget pour 2025 avec des «Â … besoins exprimés hors cadrage chiffrés à 625.064.801 comprenant non seulement l’acquisition de 2 Toyota Prado flambant neuf (pour son secrétaire général et son directeur de cabinet) et 3 véhicules pick-up d’une valeur respective de 80 millions et 75 millions de FCFA, mais également l’achat d’un véhicule de fonction additionnel de 25 millions de FCFA à l’ex-chargé de mission de Patrice Talon.
Cette double exigence a immédiatement soulevé des débats au sein des députés sur la pertinence et la nécessité de tels investissements dans un secteur qui fait face à divers défis. La Haac, responsable de la régulation de la communication et de l’audiovisuel au Bénin, a justifié cette requête budgétaire en soulignant la nécessité de disposer de véhicules adaptés pour assurer sa mission de régulation dans des conditions optimales. Cependant, les critiques affluent dans le rang du personnel de l’institution, jugées excessives dans le cadre de la gestion des fonds publics, notamment à une époque où de nombreux secteurs peinent à obtenir des financements adéquats.
Des groupes de citoyens et des organisations de la société civile expriment leur mécontentement face à cette demande, la qualifiant d’« extravagante » et d’« indécente ». Ils insistent sur la nécessité de réinvestir ces fonds dans des domaines prioritaires comme l’éducation, la santé et l’amélioration des infrastructures. Un porte-parole de l’une de ces organisations a déclaré : « Il est choquant de voir une institution publique demander des dépenses aussi élevées pour des matériels de fonction, alors qu’il y a des millions de Béninois qui n’ont pas accès à des services de base. » D’un autre côté, les responsables de la Haac défendent leur position en affirmant que la régularité des déplacements pour des missions officielles est essentielle pour garantir une communication efficiente au sein du pays. Ils insistent sur le fait que ces véhicules sont nécessaires pour rencontrer divers acteurs du secteur et assurer la bonne régulation des médias.
L’économie béninoise, comme beaucoup d’autres dans la région, fait face à des défis importants, y compris une inflation croissante et un besoin de modernisation de divers services publics. Dans ce contexte, la décision de financer des véhicules de luxe vient alimenter le débat sur l’utilisation des ressources publiques et la transparence dans la gestion budgétaire.