Après l’évasion de plusieurs milliers de détenus du pénitencier national de Port-au-Prince, attaqué par des gangs armés, le gouvernement haïtien a décrété dimanche l’état d’urgence pour trois jours, ainsi qu’un couvre-feu.
Survenue dans la nuit de samedi à dimanche, l’attaque d’un centre pénitentiaire en Haïti, pris d’assaut par des gangs armés qui ont tué une dizaine de personnes, a contraint le gouvernement haïtien à prendre les devants. D’autant plus qu’un grand nombre de prisonniers dangereux ont été relâchés dans la nature.
Cette évasion de détenus a été l’élément déclencheur pour le gouvernement, qui a donc instauré ce dimanche 3 mars l’état d’urgence «Â sur toute l’étendue du département de l’Ouest pour une période de 72 heures renouvelable ». Un département où se trouve notamment la capitale Port-au-Prince.
Nous «Â haïtiens » sommes des laissés-pour-compte…
— Raynold (@GrandinRaynold) March 3, 2024
les gens parlent du conflit Conflit israélo-palestinien, la guerre au Congo c’est une excellente chose mais très peu de personnes parlent de ce qui se passe à Port-au-Prince et il est temps d’en parler!!#FreeHaiti 💙â¤ï¸ðŸ‡ðŸ‡¹ pic.twitter.com/bLh1ULkcwE
Un moindre mal pour tenter de répondre au sursaut de violence qui touche le petit pays des Caraïbes depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, laissant depuis les gangs armés faire leur loi, même dans la capitale. Désormais, « les forces de l’ordre ont reçu l’ordre d’user de tous les moyens légaux à leur disposition en vue de faire respecter le couvre-feu et d’appréhender tous les contrevenants », a fait savoir l’exécutif local.
Évasion massive
Il faut dire que ces événements nécessitaient de mettre en place des moyens sérieux, comme un couvre-feu « en raison de la dégradation sécuritaire », notamment à Port-au-Prince, « caractérisée par des actes criminels de plus en plus violents perpétrés par les gangs armés ». Sans oublier l’évasion massive de « prisonniers dangereux », dont l’ampleur semble encore difficile à mesurer.
Le gouvernement a d’ailleurs dénoncé les « déchaînements de criminels lourdement armés voulant à tout prix libérer des personnes gardées, notamment pour des faits de kidnapping, de meurtres et d’autres infractions graves ».