Me Robert Dossou a partagé son analyse sur la proposition de loi portant révision de la constitution introduit au parlement par le député Assan Séjourné. Pour le professionnel du droit, la proposition est vide et l’intention est juste de glisser d’un régime présidentiel à un régime présidentialiste.
En dehors du régime de la rupture, le projet de révision de la constitution qui suit son processus dans les couloirs de l’Assemblée nationale peine à avoir de soutien. Reçu sur Cap fm, l’ancien président de la cour constitutionnelle, Me Robert Dossou évoque le caractère totalement inopportun de cette révision.
Pour Robert Dossou, la motivation qui sous tend cette révision, est de renforcer le système que nous avons au Bénin depuis 2016. Dans son analyse, il démontre que depuis 2016 particulièrement depuis 2019, le Bénin a glissé d’un régime présidentiel à un régime présidentialiste avec la soumission de l’Assemblée nationale.
« J’ai lu les propositions de loi de Assan Séibou et j’ai été heureux de constater que ce que je redoutais et dénonçais depuis a été révélé au grand jour », a-t-il indiqué pour anticiper ce qui se passerait après cette révision : la surpuissance du pouvoir exécutif.
Selon lui, en dehors de la consécration du régime présidentialiste autoritaire, la proposition de loi de révision de la constitution introduite au parlement est vide.
« Il n’y a rien d’opportune dedans, rien du tout », a martelé Robert Dossou pour afficher sa position vis à vis de cette révision.
A l’en croire, il n’y a aucun problème qui nécessite cette révision de la constitution si ce n’est que faire un glissement ou transformer le régime présidentiel adopté en 1990 à un régime présidentialiste.
Contrairement à ce qui se dit dans l’opinion, l’ ancien président de la cour constitutionnelle estime que le régime ne va pas reculer et va parvenir à ses fins. Pour lui, tout est déjà bouclé et l’ouverture fait à 28 députés de l’opposion pour mettre un peu de vernis ne pourra presque rien empêcher.