Les États de Jonglei et Unity, au Soudan du Sud, ont été frappés par de fortes inondations, obligeant des dizaines de milliers d’habitants à fuir leurs habitations, a indiqué l’ONU, mardi. La situation est d’autant plus inquiétante que nombre de zones inondées sont devenues non-carrossables.
Au Soudan du Sud, quelque 380 000 personnes ont été affectées par de fortes inondations, où des crues de rivières ont forcé des milliers de familles à quitter leurs habitations, a indiqué, mardi 31 août, l’agence des Nations unies pour les affaires humanitaires (Ocha).
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Environ trois quarts des personnes touchées se trouvent dans deux États – Unity et Jonglei – a indiqué l’Ocha, dans une note d’information, prévenant que « d’autres fortes pluies et inondations (sont) attendues dans les mois à venir ».
« L’accessibilité est un défi majeur, la majorité des zones touchées par les inondations étant inaccessibles par la route », ce qui complique l’acheminement de l’aide humanitaire aux populations, a indiqué l’agence.
À en croire un déplacé, Michael Gai, qui a fui avec sa famille vers Bor, la capitale de l’État de Jonglei, de nombreux habitants se retrouvent pris au piège et ne peuvent pas accéder à des zones plus sûres. « Les inondations viennent de toutes les directions – est, sud, nord et ouest », a-t-il déclaré à l’AFP. « Beaucoup de gens ont quitté les zones inondées, mais il y en a, plus vulnérables, qui sont restés, ils ne peuvent pas se déplacer », a-t-il dit, ajoutant que les personnes âgées étaient les plus vulnérables.
Pluies saisonnières précoces
La montée des eaux déclenchée par des pluies saisonnières précoces a provoqué des crues et inondé de vastes terres agricoles, emportant le bétail et détruisant des habitations traditionnelles fragiles, un an après des inondations record, qui avaient impacté environ 700 000 personnes.
Quelque 100 000 personnes déplacées, l’an dernier, n’ont toujours pas pu regagner leurs domiciles, d’autant qu’avec les pluies incessantes, certaines terres sont restées submergées pendant plus d’un an, selon l’Ocha.
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En dehors des aléas climatiques, le Soudan du Sud, qui a accédé à la souveraineté internationale depuis 2011, est encore sur le coup des conséquences de la guerre civile de cinq ans, qui a fait près de 400 000 morts, entre 2013 et 2018.