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AccueilNews - InfosSociétéInsalubrité à  Cotonou: le bas-fond de Fifadji jonché d'ordures, les habitants en danger

Insalubrité à  Cotonou: le bas-fond de Fifadji jonché d’ordures, les habitants en danger

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Fifadji est un quartier du 9ème arrondissement de Cotonou. A quelques mètres de l’école primaire publique, on tombe sur un bas-fond qui, surtout en saison pluvieuse, accueille avec une odeur agressive, à la limite, suffocante. Pendant que tous les ménages pensent à se débarrasser des ordures, la population de ce quartier en achète. Une équipe de Bénin Web TV s’est alors rendue sur les lieux, le jeudi 6 mai dernier.

Un spectacle avilissant et ahurissant au niveau du bas-fond de Fifadji. Des tas d’immondices, une odeur étouffante. En lieu et place d’un espace libre où poser les pieds, on voit des déchets de tous genres; en somme, la dictature de l’incivisme bas son plein.

Des ordures ménagères jetées n’importe comment, une énorme poubelle à ciel ouvert pour la population riveraine. C’est un mini-dépotoir sauvage où viennent s’alimenter chaque jour, les animaux domestiques. Des animaux dont les fientes traînent çà et là. Il faut marcher comme sur des Å“ufs pour emprunter le sentier. Et pour une première arrivée dans un endroit pareil, il est pratiquement impossible de marcher dans ce quartier sans se pincer le nez ou sans presser les pas pour ne pas inhaler les odeurs nauséabondes que dégagent les déchets.

Bref, le constat est tout simplement écÅ“urant. Le comble, c’est que les habitants le font sans crainte ni gêne. Mais qu’est-ce qui est à la base de cette pollution ? L’incivisme et les problèmes liés à la collecte des déchets usagers comme d’habitude ?

A l’entrée du bas-fond de Fifadji, Thiérry Gbégan, peintre de profession, et toute sa famille vivent dans une habitation précaire à côté d’une porcherie. Le père de famille nous apprend qu’il s’y est installé depuis 1973. Il nous parle de l’état d’origine de la zone.

« L’endroit n’était pas tel que c’est aujourd’hui. Nous étions les premiers à nous installer ici. Ce lieu n’était pas un bas-fond et il n’y avait pas d’eau non plus. Le sol était humide, certes. S’il y avait de l’eau, on ne se serait pas installé ici. La terre était bien ferme. On pouvait y vivre et y travailler. Il n’y avait que de l’herbe. C’est la construction de l’ancien pont avant 1979 qui a provoqué une grande inondation par ici. Plusieurs ont dû quitter pour aller s’installer ailleurs ».        

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Investir dans les déchets pour avoir un toit

Ne pouvant pas rester indifférent à cette situation inconfortable, le peintre a pris la décision de faire appel aux associations de pré-collette de déchets. « C’est-là que m’est venue l’idée de remblayer l’eau avec des ordures pour pallier ce problème. Ce sont des ordures que nous avons versées dans l’eau jusqu’à rendre à nouveau ferme, la terre. Pour rendre le lieu habitable, j’ai demandé aux gens de venir verser les ordures ici, mais ce n’est pas gratuit. Toutes les autres maisons m’ont emboîté le pas ».

Thiérry poursuit et explique les raisons pour lesquelles il ne veut pas déménager avec sa famille, malgré cette vie difficile qu’ils mènent. « On ne peut plus quitter ce lieu, on y a vécu pratiquement toute notre vie. En plus, c’est très proche des pavés».

Les difficultés que rencontre la population riveraine sont essentiellement liées à la période de la crue. De septembre à novembre, l’eau monte à son niveau maximal. « Nos logements sont inondés. Durant ces trois mois, plusieurs rejoignent des proches en attendant la décrue ». A cause de l’inondation, certains ont dû construire sur pilotis pour ne pas déménager ou voir leur habitation disparaître. 

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Impacts de la malpropreté sur la santé des riverains

L’insalubrité du bas-fond a de lourdes conséquences sur la santé des habitants, qui ont confirmé la prolifération des moustiques. La présence d’autres insectes, tels que les mouches, est aussi observée dans la zone. L’accumulation des ordures, l’absence d’un réseau ou dispositif d’évacuation des eaux usées, conjuguées au manque d’entretien et la défécation des animaux à l’air libre, ont pour conséquence une panoplie de maladies, telles le choléra, la fièvre typhoïde, le paludisme etc. Les habitants de Fifadji n’en sont pas exemptés.

Selon Rosine Kponohoué, une riveraine, «les moustiques embêtent énormément ». «Nos enfants tombent souvent malades. Nous aussi, les parents, ne sommes pas épargnés. Je me dis que c’est certainement lié à cette insalubrité dans laquelle nous vivons », a-t-elle confié.

Dépitée par l’inconfort et consciente de l’improbable soutien des autorités locales, elle crie son ras-le-bol. Dans l’espoir de voir, un jour, changées, ces images piteuses, elle s’en remet aux pouvoirs publics pour l’assainissement de la zone. Une véritable collaboration entre les autorités locales et les habitants pourrait permettre de résoudre le problème.

Mais, pour une lutte efficace contre l’insalubrité, il faut, à la base, une réelle implication de la population. Est-il judicieux de construire dans un bas-fond et se plaindre après? Faire des ordures, un allié, pour mener un combat éternel contre l’inondation, s’apparente à un bâton dans les roues des pouvoirs publics, dont l’un des objectifs phares est de faire de Cotonou, une ville aérée, propre, attrayante et belle.


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